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Réflexion de la semaine

 

« Témoigner de l’invisible »

Dans une basilique en Turquie, là où a débuté la foi chrétienne chez les gens de la Diaspora (c’est en Turquie qu’on retrouve les villes de Corinthe et d’Éphèse) il y avait une icône exceptionnelle de Marie qui datait des premières années du christianisme. Lors de l’invasion musulmane dans le pays, devinant qu’on risquait de voir l’église devenir une mosquée, les chrétiens ont recouvert l’icône d’une mince couche de plâtre pour éviter que les Musulmans la détruisent. Puis les années passèrent.

Quand la basilique fut réouverte au culte chrétien, les anciens se souvenaient de l’icône. Ils installèrent des lampions devant l’image sans toutefois enlever le plâtre par mesure de précaution. Les plus jeunes de la communauté trouvaient curieux qu’on allume des lampions face à un mur blanc jauni… puis habité par le désir de comprendre ce rituel des anciens, ils commencèrent à gratter le plâtre pour y découvrir la magnifique icône très bien conservée…

Pour comprendre, il faut retourner à la source. Pour y arriver, il faut écouter tous les récits et discerner l’essentiel. Imaginons qu’on décide de faire découvrir par quatre aveugles ce qu’est un éléphant. Le premier arrive vis-à-vis une patte puis il dit : « ça m’apparaît énorme, ça me fait penser à un poteau électrique qu’on trouve le long des chemins ». Le deuxième est petit de taille et il arrive sous le ventre : « c’est massif et très grand, il me semble que j’aurais pu me faire écraser comme si une maison m’était tombée sur le dos ». Le troisième arrive par en avant et il attrape la trompe : « c’est gros, c’est fait en longueur et ça me semble assez agile ». Le quatrième a peur des éléphants. Il arrive par en arrière et il attrape la queue : « on m’a fait peur pour rien. Un éléphant, c’est tout petit puis c’est d’une grande rapidité… »

Nous qui avons déjà vu un éléphant, nous pouvons constater que chaque aveugle détient une partie de la vérité : ils pourraient se contredire, ridiculiser la définition des autres ou mettre leurs découvertes en commun. Ainsi en est-il pour nous face aux réalités du Royaume de Dieu : chacun détient à partir de ses expériences une partie de la définition de Dieu, et c’est en mettant notre vécu en commun qu’on réussira à mieux saisir qui est Dieu et par conséquent ce qu’il attend de nous.

Nous croyons que notre importance est liée à nos capacités personnelles ce qui amène sur des chemins de rivalité et d’égocentrisme qui nous mettent le cœur dans les ténèbres alors que notre relation à Dieu et aux autres devrait être uniquement inspiré par l’amour et la reconnaissance du cœur, ce qui nous met dans la Lumière : « Agir par amour et non pour se faire admirer ».

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord