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Réflexion de la semaine

 

JUSTICE ET AMOUR NE FONT PAS BON MÉNAGE !

Les négociations syndicales ne nous aident pas à apprécier l'attitude du Maître qui donne la même rémunération au dernier comme au premier qui a subi l'usure du travail toute la journée. Nous ne sommes pas habitués à cette façon de faire et il nous est tenté de crier à l'injustice. Quoiqu'il y ait ici un respect de l'entente : « on convenait d'une pièce d'argent pour la journée au moment de l'embauche ». Mais on se serait entendu à plus, quand on a vu les derniers recevoir autant que les premiers : voilà le cri d'injustice !

Arrêtons-nous un instant pour penser au Maître lui-même ! Il a tenu promesse et il a récompensé tous les travailleurs. Mais, ici nous changeons de registre : nous tombons dans le monde de la bonté ! Ça va plus loin que la justice. Dans nos familles, il existe souvent de ces gestes de bonté des parents, qui vont au-delà de la stricte justice parce que leur cœur voit plus loin que le nécessaire et dans leur bonté, ils donneront une généreuse récompense pour lui aider à refaire son goût de vivre et bien se sentir aimé parce que son besoin est urgent. Est-ce de l'injustice ou de la richesse de cœur qui va au-delà de la justice stricte.

C'est une bonté inspirante que celle du Maître si l'on accepte le caractère excessif et la démesure de la bonté de Dieu, de son amour et de sa fidélité : elle peut être une inspiration pour notre agir chrétien. La parabole nous aide à rendre grâce à Dieu, pour ce qu'il nous donne en retour du travail, que nous accomplissons à son service. Car peu importe le temps investi à collaborer à la mission confiée par Dieu et à l'Église, la récompense sera la même pour tous, rien de plus, rien de moins.

Il n'y a pas de demi-récompense. Ce qu’est donné à tous ceux et celles qui répondent positivement, c'est le salut. Il n'y a pas de fraction de salut ni rien de plus grand que le salut.

Le salut est un fruit de la grande bonté de Dieu, un fruit qui dépasse de loin nos mérites et même nos désirs les plus profonds.

Maurice Comeau

     Unité pastorale Montréal-Nord