Réflexion de la semaine

 

Pour l’action de grâces

Comparer le récit du 2e livre des Rois (première lecture de ce dimanche) et l’Évangile de Saint Luc lu aujourd’hui me parait intéressant et révélateur.

Dans les deux cas, il s’agit de guérisons de lépreux, des gens atteints d’une maladie alors estimée contagieuse qui les excluait de la société. Considérée incurable, la maladie ne pouvait être guérie que par l’intervention divine.

Dans le livre des Rois, le prophète Élisée que le général syrien Naaman finit par accepter de rencontrer obtient la guérison du malade en le faisant plonger sept fois dans le Jourdain. Dans l’Évangile, c’est Jésus qui guérit dix lépreux (en ce temps-là il suffisait de dix hommes pour être considéré comme une communauté) et les envoie au prêtre qui, constatant leur guérison, peut les réintégrer à leur milieu.

Naaman, l’étranger, revient vers Élisée pour professer sa foi au Dieu d’Israël. Dans l’Évangile, c’est le Samaritain seul, que le texte nomme l’étranger, qui revient rendre grâce à Dieu. Mais alors que Naaman se présente devant le prophète pour louer Dieu, le Samaritain guéri se jette face contre terre aux pieds de Jésus (ce qui est un geste réservé à Dieu) en lui rendant grâce. Saint Luc laisse donc entrevoir le jour où les étrangers en viendront eux-mêmes à considérer Jésus comme Dieu et l’adoreront.

Comme dans la tradition biblique la lèpre est considérée comme le symbole du péché, on peut s’appliquer à nous la guérison que Dieu apporte aux humains et, même si nous nous considérons parfois peu fidèles (étrangers), lui rendre grâce comme le firent Naaman et le Samaritain.

Et la grande action de grâce n’est-elle pas l’eucharistie ?

Jean-Pierre Camerlain, ptre

Unité pastorale Montréal-Nord