Réflexion de la semaine

 

« Être en tenue de service »

Il était une fois un curé de village que tous considéraient comme un saint: lorsque les gens étaient en difficulté, ils recouraient à lui. Alors, il se retirait en un endroit particulier de la forêt, où il récitait une prière spéciale. Dieu exauçait toujours sa prière et le village était secouru.

Après sa mort, lorsque les gens étaient en difficulté, ils recouraient à son successeur, qui connaissait la prière spéciale, mais non l’endroit de la forêt. Il priait donc ainsi: « Que vous importent les endroits, Seigneur? Chaque endroit n’est-il pas sanctifié par votre présence? » Dieu exauçait sa prière et le village était secouru.

Mais ce prêtre aussi vint à mourir et lorsque les gens étaient en difficultés, ils recouraient à son successeur, qui ne connaissait ni la prière spéciale ni l’endroit particulier dans la forêt. Il priait donc ainsi: « Ce n’est pas la formule qui vous importe, Seigneur, mais le cri du cœur en détresse. Alors exaucez ma prière et venez à notre secours. » Et encore une fois Dieu exauçait sa prière et le village était secouru.

Après la mort de ce dernier, lorsque les gens étaient en difficulté, ils recouraient à son successeur. Mais ce prêtre était plus familier avec l’argent qu’avec la prière. Alors, il disait à Dieu: « Quelle sorte de Dieu êtes-vous donc? Vous êtes parfaitement capable de résoudre ces problèmes! » Puis, il retournait tout de suite à toute espèce d’affaire qu’il était en train de traiter. Et, une fois de plus, Dieu écoutait sa prière et le village était secouru.

Ceci témoigne que Dieu ne nous exauce pas en raison de nos performances spirituelles, mais en raison de son amour pour chacun de nous. Si « augmenter notre foi » consiste simplement à saisir l’amour personnel du Christ pour chacun de nous, il y a là une belle victoire spirituelle en nous.

La communauté n’est pas sainte en fonction de son curé, mais en regard de la solidarité qui se vit entre les engagés et les gens en quête de bonheur. Une communauté qui voit les besoins de chacun de ses membres et qui fait tout ce qu’elle peut pour combler ces besoins demeure le plus beau lieu de sainteté pour chacun de ses membres et pour son curé.

Bravo à ces simples serviteurs que sont ces pères et ces mères de famille qui se donnent pour leurs familles du lever au coucher du soleil jusqu’à tard dans la nuit sans rien attendre en retour. Bravo à ces simples serviteurs que sont ces amis, ces frères et sœurs qui se rendent divers services au quotidien dans l’esprit du partage fraternel. Bravo à ces simples serviteurs que sont tous nos engagés de la communauté qui se dévouent en pastorale, en politique ou dans les œuvres sociales, sportives ou artistiques pour le mieux-être des autres.

Oui Seigneur, augmente en nous la foi : non pour augmenter notre pouvoir, mais pour rayonner davantage ta présence. Aide-nous à demeurer conscients que le grand pouvoir de l’Église, c’est le service bénévole et que la grande richesse de l’Église, ce sont ces gens qui se donnent par amour pour répondre aux appels de Dieu au service du monde.

Gilles Baril, prêtre

Unité pastorale Montréal-Nord