Réflexion de la semaine

 

« Gardez vos lampes allumées »
Luc 12, 32-48

Permettez-moi de commencer ma réflexion d’aujourd’hui avec ce fait réel tiré de la revue Chanteclerc, septembre-octobre 1994:

Un professeur de l’Université John Hopkins chargea un groupe d’étudiants d’aller visiter une zone des taudis d’une grande ville américaine. Il leur dit: « Prenez deux cents garçons, entre douze et seize ans, faites des recherches au sujet de leur milieu et prédisez ensuite quelles sont leurs chances pour l’avenir ». Après avoir consulté des statistiques sociales, après avoir parlé aux garçons et réuni autant de données qu’ils le purent, les étudiants conclurent que 90 % de ces garçons passeraient un certain temps dans un pénitencier.

Vingt-cinq ans plus tard, un autre groupe d’étudiants fut chargé de vérifier cette prédiction. Ils retournèrent dans la zone des taudis et trouvèrent 180 des 200 garçons. Il apparut que quatre d’entre eux seulement avaient fait de la prison. Comment se fait-il que ces garçons qui avaient vécu dans un endroit propice au crime soient parvenus à maturité avec si peu d’antécédents judiciaires? Chacun des garçons questionnés fournit la même réponse: « Hé, bien! Il y avait cette institutrice… »

Poussant leurs recherches, ils trouvèrent que 75 % des cas faisaient mention de la même femme. Les étudiants firent des recherches et trouvèrent cette institutrice dans une maison de repos pour les enseignants à la retraite.

Après les présentations vinrent les interrogations: « Comment avait-elle exercé une influence aussi remarquable sur les enfants des taudis? Pouvait-elle donner une raison pour laquelle ces garçons s’étaient souvenus d’elle? »

« Non », dit-elle. Non, elle ne voyait vraiment pas. Puis revenant en arrière sur les années passées, elle dit d’un ton rêveur, plus pour elle-même que pour ses interrogateurs: « J’aimais ces garçons ».

Un sourire, un mot d’encouragement, un téléphone gratuit et sécurisant, une écoute attentive… tout peut dire Dieu. Si dans ta poche, tu portes un parfum fort et musclé, inutile de la dire aux autres. Le parfum parle déjà par lui-même. Notre meilleur enseignement sur Dieu, c’est le parfum de notre agir.

Il y a des gens qu’on rencontre et juste leurs comportements nous disent Dieu: ces gens vivent au milieu de nous, comme chacun de nous, mais on ressent chez eux un idéal élevé. Que Dieu nous guérisse d’être du trop bon monde à qui on ne peut rien reprocher, mais du monde sans saveur, sans odeur qu’on ne sent pas habité par Dieu.

Faisons-en sorte dans les prochains jours que ceux qui nous connaissent et ne connaissent pas Dieu en viennent à connaître Dieu parce qu’ils nous connaissent.

Gilles Baril, prêtre

Unité pastorale Montréal-Nord