Réflexion de la semaine

 

« La mesure de l’Amour »

« Aimez-vous les uns les autres ». Voilà de façon spontanée de ce qu’on peut retenir du message de Jésus. Et depuis ce jour, il s’est écrit un nombre incalculable de livres, de chansons et de poèmes pour proclamer l’Amour sur tous les tons. On pourrait croire que tout a été dit. Par contre l’essentiel quand on regarde Jésus de plus près consiste à noter qu’il n’a pas que parlé de l’Amour, mais qu’il a aimé. Malgré les foules qui l’entouraient, Il a su nourrir des amitiés nourrissantes pour son cœur. Ses amitiés lui donnaient de la passion. Oui Jésus est un passionné: il est passionné du genre humain. Il sait s’arrêter à chaque personne qui se trouve devant lui. Être passionné du genre humain, n’est-ce pas là la seule vocation chrétienne. Nous ne possédons qu’un seul pouvoir sur les autres: les aimer sans condition. Aimer quelqu’un, c’est lui révéler qu’il est unique au monde. C’est lui aider à laisser jaillir toutes les sources déposées dans son cœur. C’est lui enseigner l’audace des dépassements et la force des recommencements.

Pour aimer à la manière de Jésus, il faut nous libérer de nos désirs égoïstes, nous donner des idéaux élevés et ne jamais se réduire à du conventionnel. Un fruit important de l’Amour est la joie: cette joie profonde qui naît du sentiment que nous sommes importants aux yeux de quelqu’un. C’est notre joie de vivre qui donne le goût à ceux et celles qui nous entourent de venir puiser à la source qui nous alimente.

Permettez-moi d’illustrer ce que je vous écris:

Un moine avait, au cours d’un voyage, trouvé une pierre précieuse et l’avait gardé dans son sac. Un jour il rencontra un voyageur avec qui il voulut partager son maigre repas. Quand le moine ouvrit son sac, le voyageur aperçut la pierre précieuse et demanda au moine de la lui donner, ce qu’il fit avec empressement.

Le voyageur repartit ragaillardi et tout heureux de ce cadeau inespéré. Cette pierre lui apporterait la richesse et la sécurité pour le reste de ses jours. Cependant, quelques jours plus tard, il revint à la recherche du moine pour lui remettre la pierre précieuse et lui demande: « Maintenant, s’il vous plaît, donnez-moi ce qui est plus précieux encore que cette pierre, donnez-moi ce qui vous a rendu capable de me la donner quand je vous l’ai demandé. »

Voilà ce que c’est que de vivre en ressuscité: comme ce moine, apprendre de la vie à donner, à se donner pour rendre les autres heureux, car la vraie richesse n’est pas dans le matériel, mais dans la générosité spontanée de notre cœur.

Gilles Baril, prêtre

Unité pastorale Montréal-Nord