Réflexion de la semaine

 

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse. » (Matt 5, 1-12A)

À première vue, on peut avoir l'impression que Jésus fait fausse route en proclamant heureux tous ceux qui, à notre point de vue ne peuvent pas l'être. À moins qu'il ne fasse cette proclamation pour calmer les ardeurs belliqueuses de certains qui sont malheureux de vivre ces situations.

Être heureux et pauvres dans notre société d'aujourd'hui, n'est pas évident. Être heureux et pleurer, c'est toujours possible si on pleure de joie. Être heureux et avoir faim, n'est pas sur. Être heureux et être purs, c'est quasi contradictoire. Être heureux et doux, dans notre monde. Être heureux et rechercher la paix. Être heureux être persécutés ou insultés ou calomniés, autant de possibilités qui ne correspondent pas tellement avec l'idée qu'on se fait du bonheur aujourd'hui.

En était-il autrement dans le temps de Jésus pour que celui-ci puisse affirmer ses propositions sans provoquer un tollé de protestations. Je pense qu'on peut affirmer sans crainte de se tromper que la société du temps de Jésus n'était pas différente de la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

Il nous faut donc trouver une explication autre que celle des changements survenus avec l'évolution et les progrès de nos sociétés modernes. Le message de Jésus est et demeurera toujours indépendant de l'évolution extérieure du monde parce qu'il vise l'être humain dans ce qu'il a de plus profond et de plus caractéristique. Le monde peut bien changer et effectivement il a énormément changé. Mais l'homme, lui, n'a pas beaucoup changé. On a parfois l'impression que plus le monde avance, plus l'homme recule.

L'être humain ne pourra progresser que le jour où il se rendra compte que la Parole de Dieu est Parole de vie et que s'il veut être heureux il se doit de prendre conscience qu'il trouvera le bonheur seulement en le cherchant dans les affirmations de Jésus ce jour-là. Heureux les pauvres, heureux les doux, heureux les purs, heureux les artisans de paix. Ailleurs vous pourrez toujours croire à votre bonheur, mais vous serez vite obligés de constater que ces petits bonheurs étaient bien fragiles. Celui que le Seigneur promet est un bonheur durable déjà expérimenté par bien des générations mais qui provoquera toujours l'incrédulité et la suspicion. Peut-il en être autrement? Hier, aujourd'hui et demain.

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne, il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Hier, aujourd'hui et demain. Il s'agit là de « Huit paroles pour l’éternité » d’après Gilbert Cesbron.

Jean Jacques Mireault, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord