Réflexion de la semaine

 

«C'est toi, mon fils
bien aimé;
en toi j'ai mis
tout mon amour.»
(Marc 1,7-11)

Ce jour-là, Jésus lui-même se présente pour recevoir le baptême de Jean, son cousin. Ils se connaissaient bien tous les deux et Jésus était au courant de ce que faisait Jean.

Ce n'était pas n'importe qui, Jésus. Le fils de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, se présente à son cousin Jean qui avait pris l'habitude de baptiser les gens, de là son surnom de baptiseur ou de Baptiste. Son baptême en était un de conversion. Jean invitait les gens à changer de vie, à se convertir. Ceux-ci devaient constater qu'ils en avaient besoin puisqu'ils venaient en grand nombre vers lui. En signe de pénitence, ils acceptaient ce rite et s'engageaient à persévérer dans leur nouvel état de vie.

Jésus n'avait évidemment pas besoin de ce baptême-là. Il n'avait pas besoin de changer de vie et de se tourner vers Dieu puisqu'il était Dieu lui-même. Il vient quand même vers Jean et reçoit son baptême pour témoigner de la validité de cette initiative de Jean. Mais le Père n'a pas pu laisser passer inaperçu cet événement. C'est pourquoi du haut du ciel une voix se fit entendre: « C'est toi mon fils bien-aimé; en toi j'ai mis tout mon amour.».

Quand on baptise un adulte qui se convertit à Jésus, le Père doit avoir la même réaction de joie. Il retrouve un enfant qui, à cause de circonstances involontaires, était éloigné de la connaissance de Jésus. L'ayant découvert, il en fait son ami et son tout. Il découvre en même temps la paternité de Dieu et il s'entend dire à la suite de Jésus, son frère: « Tu es mon fils bien aimé. Tu l'as toujours été mais tu ne le savais pas. Maintenant tu sais, tu ne peux plus vivre de la même façon.»

Quand on baptise un enfant, si la foi des parents est assez grande, ils devraient eux aussi entendre la voix du Père qui leur dit: « Votre enfant, vous le savez, il est aussi le mien. Il est mon fils, elle est ma fille bien-aimée en qui je mets tout mon amour. Aimez-le, aimez-la vous aussi avec toute la force que vous procure ma présence.»

L'amour de Dieu est si fort qu'il donne à chacun la capacité de vivre éternellement. Être baptisé, c'est être déjà ressuscité, vivre déjà de cette vie dont nous vivrons toujours. Nous ne sommes pas condamnés à vivre pour mourir, mais à vivre pour toujours. « Celui qui croit en Moi, dit Jésus, vit à jamais.»

« Dès maintenant, la même vie est à vivre à la fois comme destinée à finir et comme vie éternelle. Tel est le paradoxe chrétien fondamental; je crois que j'ai déjà dépassé la mort, mais j'espère aussi une vie qui va transfigurer ce que je vis péniblement et secrètement. Saint Paul le dit aux Colossiens: « Actuellement votre vie est désormais cachée avec le Christ, en pleine gloire.»

Père Xavier Léon Dufour, in « Le manteau de Martin. »

Tous nous sommes des baptisés. Que le Seigneur fasse que nous soyons davantage conscients de la signification de cet événement dans notre vie. Qu'à l'occasion de la fête du baptême de Jésus par son cousin Jean le baptiseur, je puisse me poser simplement la question: « Qu'est-ce que ça change dans ma vie que je sois un baptisé? Est-ce que ça change quelque chose? Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de différent? »

Jean Jacques Mireault, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord