Réflexion de la semaine

 

Que devons-nous faire?
(Luc 3, 10-18)

La réponse repose sur quelques mots: « Tout faire pour être heureux ». Être heureux d’un véritable bonheur qui trouve sa source en Dieu. La joie est le premier et le dernier mot de l’Évangile comme disait le grand écrivain Paul Claudel.

« Que devons-nous faire? » Que répond Jean-Baptiste: « Partage, n’écrase personne autour de toi, fait preuve de bonté ». Il ajoute: « Sois modéré dans ta soif de revendications. Ne te laisse pas écraser par tes déceptions. Demeure respectueux de chaque personne qui t’entoure. »

« Que devons-nous faire? » Permettez-moi encore un fait vécu :

Un homme possédait un immense domaine au milieu duquel il avait érigé son château. Un jour, il fit faillite et fut obligé de tout vendre pour payer ses dettes. Pendant plusieurs jours, il fut écrasé par sa peine. Cependant, dans le contrat de vente, il avait exigé la permission de se promener dans les jardins et le parc qui avaient été les siens autrefois.

Et c’est alors qu’il fit une découverte: maintenant qu’il n’en était plus propriétaire, il commençait à jouir des arbres, des fleurs, du calme que lui procurait le parc. Autrefois, il ne connaissait pas le repos, car son domaine ne lui laissait aucun répit. En effet, il lui fallait mettre ses domestiques à l’ouvrage; dès qu’il apercevait une marmotte dans le jardin, il était désolé des dégâts qu’elle pouvait causer ou s’il voyait un arbre-victime de la tordeuse de l’épinette, il se disait: « le bois ne vaudra pas cher cet hiver. »

Maintenant, il se sentait heureux, dégagé, libre; il avait le loisir d’admirer la nature et d’en découvrir les beautés. Il trouvait même le temps de causer avec les jardiniers, ce qu’il ne faisait jamais auparavant. Il n’aurait pas changé son bonheur pour tous les châteaux du monde.

« Que devons-nous faire? »

Prendre le temps de s’arrêter pour découvrir l’essentiel de ce qui se vit autour de nous. En ce temps de l’année où tout va vite, où nous sommes engagés dans un surplus de travail pour rendre les autres heureux : prendre le temps de s’arrêter. Personne n’attend de nous qu’on arrive à Noël épuisé et stressé.

Beaucoup de gens vivent dans la tristesse: des enfants souffrent du fait qu’on exige trop d’eux : ça va mal dans leur famille, les résultats scolaires sont médiocres… Des parents arrivent difficilement à rejoindre les deux bouts au niveau matériel, mais aussi au niveau émotionnel et familial. Des personnes âgées se sentent isolées et abandonnées. Finalement, beaucoup de gens ne se sentent pas personnellement aimés.

Une blessure difficile à cicatriser est un pardon non donné qui ronge de cœur. L’Année de la miséricorde qui a débuté le 8 décembre dernier est une invitation du pape François à ouvrir nos cœurs malgré les limites humaines en découvrant les richesses d’un Amour qui pardonne en ouvrant de nouveaux chemins d’Espérance.

Demande pardon. Pardonne, dit Jean-Baptiste. Demande pardon. Pardonne, dit le pape François. Fais-toi le cadeau d’une libération du cœur qui permet la gratuité de l’Amour.

Quelqu’un qui se sait aimer, quelqu’un qui est sûr d’être aimé a toujours dans son cœur un rayon de joie quoique la vie lui amène. Mettre de la lumière, n’est-ce pas donner aux gens qu’on aime la certitude que peu importe ce qu’ils vivent, notre affection leur est acquise pour toujours. Voilà le beau mystère de Noël que nous vivrons dans quelques jours, mystère que nous sommes invités à vivre 365 jours par année pour demeurer chaque jour dans cette joie de Dieu que rien ne peut nous ravir.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord