Réflexion de la semaine

 

Le Roi
est-il mort?

La fête du Christ-Roi nous ramène toujours la question sur la signification de cet événement dans l’Église et surtout sa signification dans ma vie.

L’Église continue à célébrer la fête parce qu’elle continue de croire qu’elle correspond à une réalité concrète de sa vie de tous les jours. L’Église continue de célébrer la fête parce qu’elle croit que c’est vrai que le Christ est roi. L’Église continue de croire que la réponse de Jésus à Pilate était la réponse de quelqu’un qui était conscient de sa dignité et de sa responsabilité dans le monde de son temps et de tous les temps. « Tu le dis, je suis roi. »

La question est de savoir si moi j’y crois. Si Jésus est roi et si je l’accepte comme tel dans ma vie, ça doit changer quelque chose dans ma façon de voir les choses et les gens. Je dois essayer de mener ma vie en fixant mon regard sur le modèle. Ma façon d’agir, ma façon d’évaluer les événements, tout doit être analysé à partir de la grille d’analyse qui m’est fournie par mon roi.

Si Jésus n’est pas roi, il m’importe peu de savoir comment il se comporterait dans telle ou telle situation. J’agis tout simplement en me fiant à mon instinct ou à la façon de voir des gens autour de moi. Si Jésus n’est pas roi, je me laisse porter par les événements, je fais ce qui fait mon affaire, je ne me préoccupe pas plus que ça de mon voisin. À chacun sa responsabilité. Je me mêle de mes affaires et je demande aux autres d’en faire autant. C’est bien triste qu’il y ait tant de misère dans le monde mais que voulez-vous que j’y fasse. C’est quand même pas de ma faute et j’y peux si peu.

Mais si Jésus est roi et si j’y crois, alors tout devient différent, parce que celui auquel je crois a dit des choses et a fait des choses que je ne peux pas laisser passer. Je ne peux pas faire comme si tout cela n’existait pas. Jésus est roi et il a dit : « Aimez-vous, comme je vous ai aimé. » Et sa façon à lui d’aimer ce fut d’aller jusqu’au bout de l’amour. Il est allé jusqu’à donner sa vie par amour.

Je me regarde agir et je me demande, suis-je sérieux quand j’affirme que je suis un disciple de ce Roi-là? Suis-je sérieux quand je me présente à l’église et que je communie à la vie et à la pensée de ce Roi-là? Quand je communie à son corps et à son sang et que cette communion signifie mon désir de m’identifier toujours davantage à Lui, devenir ce qu’Il a été. Devenir le corps du Christ. Et le corps du Christ-Roi, c’est le corps suspendu à la croix.

Suivre le Christ-Roi, c’est accepter de donner ma vie avec lui pour mes frères et sœurs, parce que je sais qu’ils sont mes frères et mes sœurs et qu’ils ont la même dignité, la même valeur, la même grandeur que moi. Nous sommes tous enfants de Dieu. C’est le Christ notre roi qui nous l’a dit. Nous sommes tous héritiers du même royaume. Nous en sommes tous également responsables. Jésus a donné sa vie pour nous faire comprendre ce message. Il a donné sa vie pour que nous agissions en conséquence. Pour que nous soyons des êtres responsables, Lui-même est allé au bout de sa propre responsabilité. Et ça lui a coûté la vie. Suis-je prêt à sacrifier un peu de la mienne pour le suivre et pour aider mes frères à comprendre que si le Christ est Roi ce n’est pas pour Lui-même mais bien pour nous et pour tous ceux et celles qui accueilleront un jour son appel.

Le roi est-il mort ou bien est-il vivant dans ma vie de tous les jours, voilà la question.

Jean Jacques Mireault, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord