Réflexion de la semaine

 

« Quant au jour et à l'heure, nul ne les
connaît, pas même les anges dans le ciel, pas
même le Fils, mais seulement le Père. »

(Marc 13, 24-32)

Je ne comprends pas comment il se fait qu'on s'énerve avec la fin du monde et qu'on se préoccupe si peu de préparer sa propre fin, alors que celle-ci est imminente tandis que celle-là est totalement imprévisible.

Dès que j'ai dépassé la cinquantaine, je peux avec certitude me dire que j'ai plus d'années derrière moi que j'en ai devant. Dans 10 ans, 20 ans, 30 ans maximum, mon tour sera venu, la fin du monde pour moi sera arrivée et je devrai laisser derrière moi tout ce à quoi je me serai attaché durant cette vie.

Cette étape-là est beaucoup plus importante pour moi que la fin du monde puisque celle-ci n'arrivera certainement pas durant mon vivant. Je ne verrai fort probablement pas la fin du monde tandis que je suis certain de voir arriver ma fin.

« Que la comparaison du figuier vous instruise. »

Nous savons qu'il y a une dérive des continents qui nous dit que notre planète évolue lentement mais sûrement. Nous savons que la couche d'ozone se détériore, que la pollution augmente toujours, que la menace nucléaire est là malgré la fin de la guerre froide. Nous savons que les humains ont une responsabilité certaine quant à la préservation ou la détérioration de la planète. Nous savons tout ça. Ça nous énerve un peu quand par hasard nous voyons un reportage un peu alarmiste, mais rapidement l'indifférence reprend le dessus, et la vie continue.

A moins qu'un événement précis vienne nous toucher, la fin du monde n'est pas trop inquiétante. Il est évident que pour les personnes qui sont victimes d'événements naturels incontrôlables, au moment où ils perdent tous leurs biens, où tout s'enfonce dans le gouffre, ils ont l'impression que la fin du monde est arrivée.

Quand les bombes tombent sur une ville. Quand une crise se développe et qu’on commence à compter les morts par centaines et par milliers, on a sûrement la certitude que la fin du monde arrive. Mais on s'habitue à tout et quand s'arrêtent les bombes, la vie reprend son cours normal.

Le passage à un nouveau millénaire, laissait présager bien des calamités que certains ont aimé brandir pour faire peur au monde. On aime ça, faire peur. Mais notre seule vraie peur devrait être celle de ne pas être prêt pour le jour de notre propre passage à l'autre vie. Si nous sommes appelés à vivre toujours, notre vie actuelle doit être une préparation à l'autre vie. Il existe une continuité entre les deux et je me dois de vivre aujourd'hui, sachant que ma vie se poursuivra dans l'au-delà et que la suite dépend en partie du commencement et que la fleur est en proportion de la semence mise en terre.

La fin du monde va venir, mais soyons sans crainte si nous tâchons de semer la paix et l'amour autour de nous.

Jean Jacques Mireault, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord