Réflexion de la semaine

 


Don de Dieu

Le récit du dernier repas de Jésus dans l’évangile de Marc commence d’une façon étrange. Jésus invite ses disciples à suivre un homme portant une cruche d’eau. D’habitude, ce sont des femmes qui sont chargées de cette tâche. Ensuite, la pièce est déjà toute prête pour le repas. Jésus est présenté comme un prophète qui connaît les événements à venir. C’est justement parce que Jésus sait que sa mort approche qu’il désire partager un dernier repas avec ses disciples.

Un dernier repas

Comme la Pâque juive est toute proche, Marc a fait de ce repas un repas pascal et Jésus reprend les gestes du rituel bien connu des Juifs. Il rompt le pain et le partage mais il ajoute: «Ceci est mon corps.» Dans la langue de Jésus, le mot «corps» ne désigne pas la chair humaine mais la personne toute entière. Jésus annonce que sa personne va être mise à mort et qu’on peut y communier. Il offre aussi la coupe en ajoutant : «Ceci est mon sang.». Autrement dit : Ceci est ma vie. En buvant le vin consacré, nous communions à la personne qui a donné sa vie sur la croix. C’est le vin de «la nouvelle» Alliance entre Dieu et son peuple.

Don de Dieu

Si Jésus nous donne son corps à manger et son sang à boire, ce n’est pas pour apaiser la colère d’une divinité quelconque comme chez les païens. S’il offre son corps et son sang en nourriture, c’est par amour pour nous. Jésus renverse la logique du sacrifice. Ce n’est plus nous qui offrons quelque chose à Dieu pour l’apaiser ou obtenir ses bienfaits, mais c’est Dieu qui se donne à nous. L’Eucharistie est donc le sacrement de cet amour fou de Dieu qui se donne à nous pour que nous soyons vraiment en communion avec lui. En venant communier, aujourd’hui, accueillons celui qui s’est donné par amour pour nous. Devenons à notre tour des «sacrements», des signes de l’amour de ce Dieu qui se donne.

Yves Chamberland, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord