Réflexion de la semaine

 

Commémoraison de tous les fidèles défunts

La fête commémorative des défunts demeure un heureux moment pour réfléchir un tant soit peu sur cette réalité inéluctable que la société actuelle tente de nier ou pour le moins de cacher pour ne pas constater l’œuvre de la mort. Nous sommes des obsédés de la vie, de progrès, de longévité, de confort, de consommation. Notre société cherche à nier la mort et à oublier les défunts.

Pourtant, un poète bien connu, Félix Leclerc, disait que c’était plein de vie dans la mort! Parfois on entend dire qu’on dit des qualités du défunt à la mort qu’on aurait dû dire de son vivant! Oui et non! La mort vient créer une sorte d’instantanée sur la vie de quelqu’un et il y a comme une saisie de tout ce qu’il représentait pour nous et pour d’autres et alors émergent toutes ses valeurs, ses qualités et certaines de ses limites qui prennent souvent un relief plus modéré.

Biologiquement, la mort est l’achèvement d’un long processus. Pour l’être humain qui a conscience du temps, la mort est un scandale, un échec. Pour un croyant, la mort est un événement spirituel, une rencontre. Pour une personne croyante, il y a dans la vie plus que la vie. Il y a au fond de soi la présence d’un Autre qu’on a appris à découvrir, à apprécier, à prier.

En ce sens, la mort n’est pas une fin mais un passage. Saint Jean nous rappelle une symbolique naturelle bien connue: Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Mais la mort est une fin. Mais elle est aussi une porte ouverte sur une autre vie.

Avec les malades nous jouons souvent la comédie du faire semblant. Il nous faudrait parfois un peu plus de courage et de vérité pour oser dire une prière, confier notre amour, symboliser un départ. Prions aujourd’hui pour tous les fidèles défunts. Que leur témoignage nous aide à mieux comprendre les défis et les tâches de notre propre vie et nous aider à faire face à notre propre mort.

Rappelons-nous cette parole très forte de l’Évangile: «Or, la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés; mais que je les ressuscite tous au dernier jour».

Maurice Comeau, ptre

     Unité pastorale Montréal-Nord