Réflexion de la semaine

 

« Ce qu’il dit là est intolérable! »
(Jean 6, 60-69)

La réaction des gens autour de Jésus est compréhensible. Ils le voyaient devant eux.

Ils l’écoutaient. Ils pouvaient même le toucher. L’entendre leur dire : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », résonnait comme un scandale, comme une folie. « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger? ». C’est absolument impossible.

Quand il avait dit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger » alors qu’ils n’avaient que quelques pains et quelques poissons. C’était impossible.

Et pourtant il y en eut pour tout le monde.

Quand il avait dit: « Lazare, viens dehors » alors que celui-ci était au tombeau depuis quatre jours déjà. Ils n’en crurent pas leurs yeux quand ils virent celui-ci s’avancer et sortir du tombeau. Et combien d’autres fois encore Jésus leur avait prouvé son pouvoir extraordinaire sur la vie.

Cette fois encore, il allait un peu trop loin à leur goût. Mais ils en avaient vu tellement d’autres. Aussi bien rester avec Lui.

À la Cène, le Jeudi soir, Il a commencé par leur laver les pieds et puis après au repas, quand il prit le pain et le leur donna Il dit: « Ceci est mon Corps. Ceci est mon Sang. » Ils n’ont pas tout compris. Tout était encore loin d’être clair. Et le lendemain soir, ses disciples même les plus fidèles s’enfuirent tous lorsqu’il fut arrêté. Le don de sa vie, la souffrance, resteront toujours des mystères intolérables s’ils ne sont pas joints au mystère encore plus incroyable de la résurrection.

Lorsque Jésus fut ressuscité ils comprirent qu’on se nourrit à son corps glorieux et non à son corps de chair. Que cette nourriture a comme but de nous faire grandir dans l’amour et nous rendre capables d’aller plus loin, d’aller jusqu’au bout du don de nous-mêmes pour les autres comme lui l’avait fait.

Les premiers chrétiens à travers les siècles ont compris. Ils sont innombrables ceux et celles qui ont suivi Jésus et ont dépassé les limites du possible par amour pour leurs frères et leurs soeurs. Voilà ce à quoi nous invite notre participation à l’Eucharistie. L’Eucharistie sans amour sera toujours un contre témoignage pour ceux qui nous regardent. Et l’amour, à l’exemple de Jésus, sera toujours intolérable pour les incroyants.

2000 ans de foi à l’Eucharistie devraient nous aider à y adhérer de tout notre cœur. Mais encore aujourd’hui tout geste d’amour qui dépasse l’ordinaire à cause de l’Eucharistie peut provoquer une réaction étonnée, elle peut même être provocatrice pour ceux qui en sont témoins.

Que notre participation au mystère eucharistique nous fasse grandir dans l’amour en nous permettant de devenir de plus en plus ce que nous avons reçu, le corps du Christ.

Jean Jacques Mireault, prêtre


     Unité pastorale Montréal-Nord