Réflexion de la semaine

 

« Son nom est Jean. »
(Luc 1, 57-68)

La vocation de Jean Baptiste fut extraordinaire du début à la fin.

L’Évangile d’aujourd’hui nous parle de ses débuts, de sa naissance qui causa tout un émoi dans la famille. Ses parents avaient dépassé l’âge d’avoir un enfant et pourtant ils seront gratifiés de façon spectaculaire par cette naissance tellement que le père en perdra la parole. Il n’y croyait pas.

À l’arrivée de l’enfant de façon tout aussi spectaculaire il recouvrira la parole en affirmant sans hésitation à la demande du nom de l’enfant. Il écrira: « Son nom est Jean. » On voulait l’appeler Zacharie pour faire plaisir au père, mais ce dernier affirme sans consultation avec personne le nom choisi par Dieu.

Puis on perd Jean de vue pendant une bonne trentaine d’années un peu comme Jésus lui-même. Mais de lui on dit qu’il partit au désert sûrement à l’âge adulte et c’est là qu’il découvrit sa vocation de baptiseur et probablement aussi sa mission de précurseur.

Jean développa la conviction qu’il devait préparer ses contemporains à l’arrivée du Messie attendu. Cette préparation consistait à se mettre en condition pour l’accueillir par la conversion et la pénitence. Il savait déjà que le messie ne serait pas à l’image de celui que le peuple désirait. Il ne venait pas les faire triompher sur les autres, mais bien sur soi-même ce qui était bien différent et qui demandait une tout autre préparation, celle du cœur et non pas des bras.

Au retour du désert Jean se met donc à prêcher et à baptiser dans l’eau pour signifier la purification nécessaire à chacun. On nous dit : « Tous venaient se faire baptiser. » Jean avait donc beaucoup de succès. Jusqu’au jour où Jésus lui-même apparut. Jean hésita à le baptiser. Il savait qu’il n’avait pas besoin de ce baptême, mais Jésus lui permit de le faire pour témoigner de sa valeur. Jean le baptisa puis il s’empressa d’ajouter pour ses propres disciples : « Voici l’agneau de Dieu. » Ma mission à moi est terminée, désormais : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue. »

La carrière de Jean tire à sa fin il aura une prise de bec avec Hérode à propos de son mariage et il sera exécuté à la demande de Hérodiade nous savons comment.

Jean fut choisi un jour comme patron des canadiens français. On le personnifia longtemps par un jeune berger frisé avec son mouton. Je ne sais où on avait pris cette image mais elle n’exista jamais. Malheureusement peut-être c’est le mouton qui devint notre emblème et depuis ce jour on suit la mode. Autrefois on suivait les curés. Aujourd’hui on suit les médias.

Jean Baptiste ne fut jamais un «suiveux». Demandons-lui de nous aider à trouver notre voie et de la suivre sans nécessairement être à la mode.

Jean Jacques Mireault, prêtre


     Unité pastorale Montréal-Nord