Réflexion de la semaine

 


Prenez courage … vous êtes des pierres vivantes

Autrefois on promenait le Saint Sacrement dans les rues de chaque paroisse des villes et des villages. Tout le monde s'arrêtait, tout le monde participait à cette grande fête. On priait, on chantait: On manifestait sa joie, on était heureux et on en profitait pour réclamer l'intervention de Dieu dans nos affaires quotidiennes.

Aujourd'hui on continue à manifester, on continue à réclamer. Mais maintenant on réclame des gouvernements. Nous sommes désormais devant l'état-providence au lieu du Dieu-Providence. Ce n'est pas mauvais en soi de réclamer de l'État, en autant qu'on fasse la juste part entre les deux niveaux d'intervention. « Aide-toi, et le ciel t'aidera. »

Il ne faut ni tout attendre du gouvernement sans rien faire pas plus qu'il ne faut tout attendre de Dieu sans rien faire.

Ce que tout le monde réclame, c’est du pain pour tout le monde parce qu’on sait que le pain est nécessaire pour la vie de tous les jours. La nourriture essentielle pour la survie de l’humanité. Nous devons prier pour que le partage du pain se fasse le plus justement possible. Jésus le savait lui aussi qui un jour a multiplié le pain pour que toute la foule ait à manger. Mais il savait aussi qu’un autre pain serait aussi nécessaire pour que tous, à son exemple, aient le goût de partager. Pour cela, il est allé jusqu'au bout du don de lui-même. C'est ce qui nous a valu l'Eucharistie.

Il nous a fait don de son Corps et de son Sang pour nourrir notre foi. Ce don extraordinaire n'est pas un comprimé miraculeux, une pilule qui agit automatiquement; c'est une invitation à imiter le sacrifice de sa vie, le don total que le Seigneur a fait de lui-même pour soutenir nos propres efforts et nos propres engagements dans notre société d'aujourd'hui.

« Le pain que je vous donnerai, c'est ma chair pour que le monde ait la vie ». L'Eucharistie est nourriture. La nourriture est essentielle pour que la vie progresse. L'Eucharistie est nourriture pour la vie de Dieu en nous, bien sûr. Mais si je néglige cette vie là, l'autre, ma vie quotidienne, ma vie humaine, ma vie de tous les jours devient de plus en plus difficile à vivre parfois même impossible et intolérable.

« Prenez et mangez » a dit Jésus. « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang » et les disciples n'ont pas compris tout de suite ce qu'il voulait leur dire. Peut-être n'avons-nous pas encore tout compris nous aussi. Mais nous savons bien qu'il y a un lien évident entre la santé du corps et celle de l'âme. Jésus est venu pour nous apprendre la vie, pour nous apprendre à vivre.

Jusqu'au jour où nous pourrons dire avec Saint Paul: « Pour moi, vivre, c'est le Christ », nous avons encore à essayer de comprendre le don que Dieu nous a fait en nous donnant son Fils et le don du Fils en nous donnant son Corps. Que la « Fête-Dieu » la Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ soit pour nous une occasion de demander au Seigneur d'augmenter notre foi.


Jean Jacques Mireault, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord