Réflexion de la semaine

 



Trois jours plus tard…

Le bruit court que le tombeau est vide. Les gardes dormaient, paraît-il. La pierre a été roulée. Tôt le matin, il n’était déjà plus là, raconte les femmes. Jean a vu et aussitôt, il a cru. Jésus est apparu aussi à Pierre. Il est vraiment ressuscité, vous dis-je !
Au départ, il n’est question que de rumeur, puis, peu à peu, l’événement prend de l’ampleur, jusqu’à remonter au Grand Prêtre, puis à Pilate. Impossible de taire les faits. Tout le monde raconte ici et là des manifestations de la présence de Jésus. Il apparaît aux femmes, puis aux apôtres, puis aux disciples et même à toute une foule. Il est partout : sur le chemin d’Emmaüs, dans les maisons et sur la place publique. Marie-Madeleine l’a reconnu à l’appel de son nom, Thomas aurait touché ses plaies, les disciples d’Emmaüs l’ont reconnu à la fraction du pain.
On raconte qu’il a même mangé du poisson après une pêche miraculeuse, qu’il est apparu alors que les portes étaient closes. C’est vrai, Jésus est vivant !
On se rappelle ce qu’il a dit et fait. Ses miracles, ses paroles, toute sa vie nous avait pourtant préparés à ce moment. Il l’avait prédit, il l’avait vu, il nous l’avait dit, il nous l’avait expliqué. N’avait-il pas dit lui-même à ses disciples : « Écoutez, nous allons à Jérusalem où se réalisera tout ce que les prophètes ont écrit au sujet du Fils de l’homme. On le livrera aux païens, qui se moqueront de lui, l’insulteront et cracheront sur lui. Ils le frapperont à coups de fouet et le mettront à mort. Et le troisième jour il se relèvera de la mort. » Lc 18, 31-33.
Zacharie avait écrit en effet à ce sujet 500 ans plus tôt : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ; ils feront une lamentation sur lui comme sur un fils unique; ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né. » Za 12, 10-11.
Isaïe prophétisait quelques années auparavent : « Mon serviteur réussira, dit le Seigneur : il montera, il s’élèvera, il sera exalté ! La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme. De même, devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu’on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler. » Is 52, 13-15.
Ainsi s’accomplissent toutes les Écritures. La promesse faite à Abraham, celle concernant une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel, touche ici son but. En Jésus Christ, nous devenons fils et filles de Dieu.
Tel le serpent d’airain, Jésus élevé pour le salut du monde. Il se substitue au sacrifice d’Isaac et à l’agneau pascal dont faisaient mémoire le peuple d’Israël. Désormais, une nouvelle Alliance a été scellée en la personne du Christ. Vendu par ses frères, comme Joseph le fils de Jacob, Jésus a pardonné puis nourri son peuple. Il est le nouvel Adam, le second Moïse, la figure du serviteur souffrant d’Isaïe, l’offrande parfaite sans tache ni défaut. Après trois jours, comme pour Jonas, la victoire sur la mort est totale et définitive. Jésus a vaincu la mort, sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. Il est ressuscité, c’est vrai ! Il est au milieu de nous, il est en nous, nous sommes en lui.
Dieu a parlé. Il parle encore. Dans le passé, les prophètes étaient ses intermédiaires. Dieu se révèle désormais pleinement par son Fils. Il ne s’adresse pas seulement aux anciens, mais aussi à nous. Oui ! Il est toujours vivant, il est encore au milieu de nous…

 Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord