Réflexion de la semaine

 

Après nous avoir donné la recette du bonheur, Jésus nous révèle aujourd’hui nos titres de noblesse : « Nous sommes sel de la terre et lumière du monde. » Seulement voilà, cet évangile fait suite à celui de dimanche dernier dont je vous livre le dernier verset : « Heureux êtes-vous lorsqu’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. » Voilà, très concrètement, comment nous pouvons être le sel de la terre, la lumière du monde.

Le sel n’est précieux que pour accompagner d’autres aliments. C’est ce qui donne de la saveur à tout le reste. Et la lumière, c’est pareil : on ne l’allume que pour éclairer autre chose qu’elle-même. Aussi, nous faut-il devenir au cœur de notre monde, ces portes flambeaux, ces révélateurs de sens. Dieu ne nous demande pas de tout ramener à nous. Dieu nous demande d’éclairer ce monde pour réveiller en lui ce qu’il y a de meilleur, de lui donner une saveur plus humaine.

 « Parmi vous, dira saint Paul, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié ». Pas question de se défiler ! Si nous nous disons « croyants », nous devons « pratiquer » l’évangile, c’est-à-dire partager notre pain avec celui qui a faim, recueillir chez soi, s’il le faut, le malheureux sans abri, couvrir celui que nous voyons sans vêtement et ne pas nous dérober à notre semblable. Plus facile à dire qu’à faire !

Bien sûr, il ne s’agit pas de jouer au bon samaritain sans discernement, mais de faire attention aux personnes. Car en fin de compte ce qui est pire que de ne rien donner, c’est de donner pour se débarrasser de l’intrus.

Il y a aussi ces grandes questions d’actualité, telles le mariage des personnes de même sexe, l’euthanasie, l’avortement et tout ce qui a trait à la génétique. Cherchons-nous sincèrement à éclairer notre conscience et osons-nous prendre position au nom de notre foi ? La parole appartient à ceux et celles qui savent la défendre. On sous-estime souvent notre devoir de chrétien, comme si, de fréquenter la messe une fois par semaine, suffisait à faire de nous des justes.

Frères et sœurs, si notre amour du Christ devient tiède, c’est tout le monde qui en souffrira. Réveillons-nous !  Ravivons notre foi et ensemble donnons à notre monde une saveur d’Évangile.

 Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord