Réflexion de la semaine

 

Que fait
Dieu ?

Le cri de révolte du prophète Habacuc est d’une telle actualité : « Combien de temps, Seigneur, vais-je t'appeler au secours ? » Devant la guerre, l’injustice, la pauvreté on se demande ce que fait Dieu. En effet, si Dieu existe, s’il est bon, s’il est tout-puissant, comment peut-il endurer tout çà ? Pourquoi n’intervient-il pas ? Pourquoi laisse-t-il faire ça ?

Dans son livre intitulé : Jésus de Nazareth, Benoît XVI écrit : « Qu’est-ce que Jésus a vraiment apporté, s’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien-être pour tous, un monde meilleur ? Qu’a-t-il apporté ? La réponse est très simple : Dieu. Il a apporté Dieu. »

Il n’a pas changé le monde de l’extérieur, comme un ouvrier changerait une brique sur la maison, mais il s’est investi dans ce monde, il l’a aimé jusqu’à donner sa vie. On en veut à Dieu pour tous les problèmes du monde tandis que lui continue de croire en nous malgré nos révoltes et nos manques de fidélité.

Le mal n’est pas fait pour être compris mais pour être combattu. Paul en est un bon exemple : sa foi en Jésus Christ lui a coûté cher. De sa prison il écrit : « Je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu… n’aie pas honte, n’aie pas peur… prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile. » Le croyant regarde en avant avec confiance car il sait que Dieu ne l’abandonnera jamais.

Non seulement Dieu n’abandonne personne, mais encore, il lutte à nos côté contre l’injustice; donne force et courage devant l’épreuve; apaise et réconforte au moment difficile. Il est là dans nos doutes, dans nos moments de cafard. Dans toutes nos rencontres, il nous inspire le geste et les paroles qui conviennent. Dieu agit par nous et en nous. Nous sommes ses mains et ses pieds, ses oreilles et ses yeux. Avec nous, Dieu rend possible son règne ici et maintenant.

De la foi ? Si on en avait juste assez, on pourrait déjà s’engager à bâtir un monde plus juste. Mais on a tellement de mal à croire que les choses peuvent changer qu’on blâme Dieu et on évite ainsi de s’engager. On regarde de loin la guerre, on se scandalise et pendant ce temps-là on oublie son voisin qui n’a personne avec qui parler. On est bouleversé devant la misère du monde, mais on a de la difficulté à tolérer les immigrants qui viennent se réfugier chez nous. Avoir la foi en Dieu suppose qu’on investisse le meilleur de nous-mêmes pour servir comme Jésus.

Après avoir fait ce qu’il faut. Après avoir dénoncé le mal et soulagé la souffrance. Après avoir travailler pour établir un peu plus de justice dans ce bas monde. Rappelons-nous que nous sommes des serviteurs quelconques et que nous n’avons fait que notre devoir.

Richard Depairon, curé-pasteur

     Unité pastorale Montréal-Nord