Réflexion de la semaine

 

L’humilité est à l’honneur

Nous sommes un jour de sabbat. Un pharisien important invite Jésus à manger en compagnie d’un certain nombre de ses amis. Jésus observe. En fin psychologue, il remarque que certains invités s’organisent pour occuper des places d’honneur. Il en profite pour raconter une parabole qui se termine par cette phrase : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » La première lecture dira quelque chose de semblable : « Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur… Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser » Que pouvons-nous retenir de cette parabole ?

Dans un premier temps, je suis frappé par la facilité de Jésus à profiter de chaque événement de la vie pour enseigner. À l’intérieur d’un repas, en barque lorsque ses disciples sont aux prises avec une tempête, dans la vallée, là où il y a des foules, en marche, au travail, au repos, tout est prétexte à donner un enseignement. Et pour moi, ça veut dire beaucoup : Dieu est présent dans nos vies de tous les jours.

Pour ce qui est du message de la parabole, il y a, à l’évidence, une petite leçon d’humilité et pour cause : les pharisiens sont, au dire même de Jésus, de véritables hypocrites. Ils aiment se faire remarquer. À sa manière, Jésus va donc leur servir un doux reproche et une leçon qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

En quoi consiste la vertu d’humilité ? Certains auteurs disent qu’elle consiste simplement à être vraie. Le mot « humble » vient du mot latin « humus », la terre. J’ai appris ça récemment. Est humble donc celui qui est proche de la terre, peu élevé, bas. Avec réalisme, disons que l’humilité nous aide à nous reconnaître « terrestre ». C’est-à-dire essentiellement poussière, limité, passager.

Or, le mot « humilité » a une connotation assez péjorative. L’humilité, est mal vue de façon générale. Je regarde mon dictionnaire le Petit Robert. Au mot « humilité », il est écrit : « Sentiment de sa faiblesse, de son insuffisance qui pousse une personne à s’abaisser volontairement en réprimant tout mouvement d’orgueil. » Ce n’est pas toujours facile de reconnaître nos faiblesses et nos insuffisances.

N’importe qui aurait pu raconter cette parabole et on lui en aurait voulu, on l’aurait accusé de manquer d’humilité, mais de la part de Jésus, force nous est d’écouter et de pencher la tête, car on sait combien il a raison et combien il applique dans sa vie ce qu’il enseigne.

Enfin, retenons, des textes d’aujourd’hui, que tous les événements de notre vie sont bons pour nous apprendre grandir dans la vérité et demandons à Dieu de nous rendre humbles, sans toutefois nous humilier dans la mesure du possible.

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord