Réflexion de la semaine


Suivre Jésus ? Oui mais…

Quand Jésus prend « avec courage » la route de Jérusalem, ce n’est pas pour prendre des vacances. Pour Jésus, la route de Jérusalem c’est  le chemin de la passion et de la croix. Un chemin difficile, car c’est un chemin de dépouillement. Un chemin courageux, car c’est un chemin sans retour. Un chemin de liberté, car c’est un chemin résolument tourné vers l’avenir.

« En cours de route, un homme dit à Jésus ; Je te suivrai partout où tu iras. » Cet homme parait bien décidé. Il est visiblement prêt à risquer beaucoup. Mais est-il conscient de la précarité et du dépouillement que cela va exiger ? Pour nous qui sommes habitués à une certaine qualité de vie, une telle réponse a quelque chose d’inconfortable. Quand on pense à l’avenir des communautés chrétiennes, force nous est de constater que plusieurs situations sont précaires. Sommes-nous assez libres pour accepter ce qu’exigent de nous de tels dépouillements ?

Puisque suivre le Christ exige qu’on se donne jusqu’au bout. Pas question ici de prendre le temps d’enterrer son père ! En tout cas, pour Jésus, cela ne semble pas une excuse valable. Surtout quand le véritable enjeu est le règne de Dieu. Il faut, comme dit l’apôtre Paul, être libre en vue du « service les uns les autres ».  Pour Jésus, ce qui compte ce sont les vivants. Notre Église et les chrétiens que nous sommes ont beau regretter un passé plus glorieux, il n’en reste pas moins que la tâche d’évangéliser ce monde vise avant tout les hommes et les femmes du temps présent. C’est pour eux que nous sommes envoyés. Le premier patrimoine religieux qu’il faut préserver, à mon point de vue, c’est l’Évangile vécu au quotidien.

Il y a aussi notre famille, nos amis, nos occupations qui peuvent nous empêcher d’évangéliser. Bref ! On a souvent bien d’autres choses à faire. En effet, c’est au cœur d’une existence concrète déjà bien remplie que Dieu vient nous chercher. Il nous arrive alors de répondre nous aussi : «je n’ai pas le temps !»… « Plus tard peut-être…» Mais si nous attendons de n’avoir rien à faire, nous ne serons jamais disponibles à l’appel de Dieu.

Enfin, l’Église et les chrétiens ne sont pas dans le monde pour conserver un certain passé et encore moins pour le perpétuer comme s’il s’agissait d’un musée. Suivre Jésus fait appel à la liberté. Pour atteindre le but fixé, le disciple regarde délibérément vers l’avant. Comme Jésus, soyons courageux et n’ayons plus peur !

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord