Réflexion de la semaine


« Pour vous, qui suis-je ? »
 

La foi de toute l’Église s’exprime dans le témoignage de Pierre aujourd’hui. À la question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? », Pierre dit le fruit de son expérience personnelle : « Tu es le Messie de Dieu ». Jésus ne le contredit pas, mais immédiatement, et de sa part c’est déroutant, il ajoute : « je vous interdis de le dire aux gens ». Ses disciples sont déconcertés, il ajoute : « nous allons à Jérusalem ; je vais être arrêté, torturé, condamné à mort et exécuté, puis je ressusciterai.» L’étonnement atteint son paroxysme. « Plus tard, insiste-t-il, vous pourrez dire que je suis le Messie de Dieu, parce que vous serez entrés dans mon expérience. Vous prendrez votre croix chaque jour et vous serez jugés, calomniés et accusés à cause de moi, car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera.» Et on se demande pourquoi Jésus n’a pas beaucoup d’amis !!!

Ici, Jésus a deux objectifs : premièrement, Jésus ne veut pas se laisser utiliser. Deuxièmement, il veut nous attirer sur le même chemin que lui, pour que nous marchions à sa suite.

Certaines personnes vont justifier la guerre, voire même, la torture, au nom de Dieu, ça été le cas lors des Croisades, au moment de l’Inquisition, de triste mémoire. Mais de manière plus subtile, aujourd’hui, on se permet de juger, de condamner et de calomnier l’un et l’autre au nom de la loi. Quoique maintenant, c’est plutôt l’inverse qui est dangereux. Diminuer la parole de Dieu afin de la rendre plus supportable, plus « acceptable », plus « populaire ». Mais Jésus ne cherche pas à être populaire, il vient nous dire la vérité.

Puis, Jésus s’adresse à la foule. Son chemin de croix, il l’applique à tout le monde car le disciple n’est pas différent de son maître. Comme lui, il devra construire son identité de disciple selon trois caractéristiques : renoncer à lui-même, prendre sa croix et le suivre. Le chrétien n’est pas « maso ». Mais, parce qu’il veut marcher avec Jésus, il lui faut immédiatement vivre les solidarités qu’il a vécues. Solidarité avec les petits, les exploités, les humiliés. En d’autres termes, suivre le Christ, c’est choisir de vivre au service des autres, comme l’a fait Jésus lui-même. Et choisir ce chemin, c’est se heurter à l’indifférence et parfois même aux jugements, aux calomnies, aux moqueries. Au milieu des exigences et des afflictions, une joie profonde nous habite. Nos épreuves sont riches du Salut de Dieu. Vivre notre quotidien sous cet angle, avec un réalisme évangélique, c’est adhérer jusqu’au bout à la personne du Christ et à son enseignement.

Que l’Eucharistie nous relance à la suite de Jésus.

Richard Depairon
, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord