Réflexion de la semaine

Dieu a faim que nous ayons faim …


 

Dans l’encyclique L’Église vit de l’Eucharistie, le pape Jean-Paul II écrit : « Ici se trouve le trésor de l’Église, le cœur du monde, le gage auquel aspire tout homme, même inconsciemment ». Ça donne faim !

Remarquez que pour l’Eucharistie comme pour le récit de la multiplication des pains, la Parole de Dieu précède toujours. C’est elle qui nous met en appétit de Dieu.

« Le jour commençait à baisser », précise le texte. Depuis combien de temps sont-il là ? Pourquoi sont-ils restés aussi longtemps ? Certes, la réputation qui entoure Jésus est presque légendaire, mais il y a plus. Ce qu’il dit parle au cœur. En Jésus, Dieu nous parle. Sa Parole ouvre à l’intelligence des Écritures, mais aussi, elle nous enseigne sur notre origine et notre destinée ultime.

Il en va tout autrement de nos politiciens, pas les nôtres, bien sûr, mais de façon générale. Des discours et des promesses qui suivent l’opinion populaire. Si la société nous a donné beaucoup de façons de vivre, en revanche elle ne nous a pas donné beaucoup de raisons d’exister.

Or Jésus réveille en nous tout ce qu’il y a de meilleur, c’est pourquoi, il suscite tant d’intérêt. Il ne renvoie pas la foule comme le sollicitent les disciples. Bien au contraire, il les provoque : « Donnez-leur vous-même à manger », dira-t-il. C’est la façon de faire de Dieu. Il refuse de faire seul, ce qu’il peut faire avec nous.

Peu de temps auparavant, rappelons-nous, les disciples avaient été investis d’une mission : annoncer la venue du règne de Dieu et guérir les malades. Ici encore, les disciples sont appelés à prolonger l’action de leur Maître.

Enfin, ils offrent à Jésus le peu qu’ils ont : « cinq pains et deux poissons», quelle pauvreté ! Tout ce que Jésus demande à ses disciples, c’est de lui faire confiance. Cette pauvreté, nous la vivons en Église. Tant de besoins, si peu de ressources. Le Seigneur ne nous demande pas d’être chargés de diplômes ou investis d’une autorité particulière pour agir. Il nous invite simplement à lui donner ce que nous avons, ce que nous sommes.

Je rêve du jour où nous serons pauvres, où nous aurons faim de Dieu, où sa Parole et son Eucharistie nous seront nécessaire pour vivre. Sans l’Eucharistie, croyez-moi, il n’y a tout simplement pas d’Église. C’est l’Eucharistie qui fait l’Église, c’est elle qui nous met au monde à chaque jour, qui nous rassemble et nous rend capables de vivre à la manière de Jésus. S’en priver, c’est comme se priver de respirer !

Richard Depairon
, curé-pasteur

     Unité pastorale Montréal-Nord