Réflexion de la semaine

 

Cinquante jours plus tard ...

 

Il a fallu cinquante jours aux Apôtres pour ne plus avoir peur. Cinquante jours à se rappeler discrètement les apparitions du Maître, à se raconter les événements de Pâques et à attendre que la promesse s’accomplisse. La Pentecôte ? C’est Pâques à son sommet. Car ici éclate au grand jour ce qui s’était accompli en silence au matin de la Résurrection.

Le « Je viendrai à vous », commencé timidement par les apparitions pascales dans le secret de la chambre haute, au crépuscule du soir à Emmaüs, sur le rivage solitaire du lac,
se réalise maintenant d’une manière tout à fait particulière. Cette joie amorcée à Pâques, encore discrète, les apôtres n’osaient y croire. Ils se retranchaient dans leurs maisons, portes closes. Mais voici qu’à la Pentecôte, la joie fuse de partout au point que l’on croit les disciples complètement saouls. Ils n’ont plus peur ! Le vrai miracle, il est là !

Les apôtres n’ont plus peur.
Ils sont habités d’une force qui ne vient pas d’eux, comme transportés par une présence, un amour, une sagesse qui débordent et enivrent tout leur être. La communauté elle-même, et non plus seulement le temple de Jérusalem, sera le lieu de la présence divine.

Ce qui est né dans les eaux du baptême pendant la nuit de Pâques, va être affermi, confirmé, sanctifié dans le feu de l’Esprit le jour de la Pentecôte. C’est Pâques à son meilleur.

Pâques et Pentecôte ne sont donc pas, à proprement parler, deux fêtes différentes, elles célèbrent toutes deux le Ressuscité.
Mais ce n’est qu’à la Pentecôte que les Apôtres et, avec eux, de nombreux disciples trouvent l’audace de vivre et de dire la vérité sur Jésus Christ.

Il m’arrive de rêver d’une nouvelle Pentecôte pour notre Église
, juste assez pour nous réveiller un peu, pour nous faire bouger et susciter de nouvelles initiatives. J’ai parfois l’impression que, petit à petit, on s’est assis sur des convictions, des pratiques et des rites que l’on comprend mal d’ailleurs. Cette nouvelle Pentecôte était aussi le rêve de Jean XXIII, lorsqu’il a lancé le Concile Vatican II.

L’Esprit ouvre les portes et les fenêtres.
Il fait éclater les ghettos et fait quitter les nids douillets. L’Esprit réveille, secoue, critique et purifie. Il redonne courage et audace. Il est un don pour l’Église. Intelligence, conseil, sagesse, connaissance, piété, force et respect sont les sept dons qui nous rendent capables de vivre comme des fils et des filles de Dieu.

Sans cesse, et aujourd’hui encore, l’Esprit met au grand jour des zones d’ombre et de lumière.
Il nous aide à comprendre la Parole de Dieu. Il fait de nous des fils et des filles qui n’ont plus peur. Il nous ressuscite à chaque jour et pour toujours.

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord