Réflexion de la semaine

 

La Parole d’aujourd’hui lance tout un défi aux communautés chrétiennes! « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. ».

Quel visage de Dieu notre communauté chrétienne révèle-t-elle ? La question est pertinente. Comment voulez-vous que les gens croient si on n’arrive pas à s’aimer, à se pardonner... ?

Cependant, il convient de ne pas trop noircir l’image que nous nous faisons de nous-mêmes ou que nous croyons présenter aux autres. L’Église du Québec vit une crise, c’est un fait. Elle n’est plus ce qu’elle était et son avenir est incertain. Mais c’est peut-être une chance pour elle...

Je m’explique : le « voyez comme ils s’aiment » des premiers temps de l’Église pourrait devenir à nouveau une interpellation silencieuse, modeste, mais féconde… C’est armée d’humilité que l’Église d’aujourd’hui retrouvera un visage plus évangélique, et par là plus crédible.

Prenons l’exemple du récit des Actes des Apôtres que nous venons de lire. Il nous est rapporté que Paul et Barnabé affermissaient le courage des disciples et les exhortaient à persévérer dans la foi. « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu » disaient-ils.

La fragilité de l’Église d’aujourd’hui nous incite à porter attention aux débuts difficiles de l’œuvre d’évangélisation qui a été et qui sera toujours une aventure de foi. Les communautés d’hier et d’aujourd’hui doivent reconnaître que c’est Dieu le premier acteur de l’œuvre du salut. Il faut aussi revenir à ce récit fondateur où Paul et Barnabé racontent toutes les merveilles que Dieu a faites à travers eux.

Au fait ! Savons-nous encore nous émerveiller de ce que Dieu réalise à travers nous ? On s’imagine parfois que l’aventure apostolique est réservée à une élite intellectuelle, qu’elle est une affaire de spécialistes. Alors que le véritable enjeu ici, c’est de nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés. Jésus y croit tellement, qu’il a élevé l’amour fraternel au rang de commandement. Ce n’est pas superflu, c’est une nécessité qui s’impose à nous.

Ce qui est un peu troublant dans tout ça, c’est que Jésus nous donne ce commandement même s’il connaît parfaitement nos difficultés d’aimer. Au sens strict, il faut se le dire, il est impossible d’aimer comme Jésus… à moins qu’un tel amour soit un don que l’on accueille comme une grâce.

Vu sous cet angle, tout devient possible. La vie qui circule en Dieu nous est communiquée jusqu’à nous rendre capables d’aimer comme Jésus aime. Et c’est à cette vie même de Dieu que nous communions à l’Eucharistie.

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord