Réflexion de la semaine

 

« Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Comment êtes-vous devenu chrétien ou chrétienne ? Pour ma part, si vous me demandiez pourquoi je crois, je répondrais simplement : « parce qu’on me l’a dit ! » Ça peut paraître un peu naïf, mais c’est pourtant la vérité. Tout ce que je crois me vient du témoignage d’un autre. J’ai cru sans avoir vu et c’est aussi votre cas que vous le vouliez ou non ! Est-ce que ça veut dire qu’il n’y a rien à voir ? Pas du tout ! Loin de là et c’est tout le paradoxe de la foi chrétienne.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Tout l’évangile de Jean insiste sur la nécessité de voir pour accéder à la foi. On voit Jésus, on voit ses actes, on voit les signes qu’il fait et, à partir de là, on croit que ce Jésus vient de Dieu. Le disciple qui arrive le premier au tombeau au matin de Pâques : « il vit et il crut ». Et dans sa première lettre, le même disciple commence en parlant de « ce que nos yeux ont vu », de « ce que nos mains ont touché du Verbe de vie. » Dans la première lecture nous lisons avec étonnement les signes et les prodiges qui se réalisaient par les mains des Apôtres. C’est exactement l’exigence que Thomas formule quand ses amis lui annoncent qu’ils ont vu le Seigneur : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. »

D’une part, Jésus nous invite à croire sur parole : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » et d’autre part, il nous donne une profusion de signes sur lesquels nous pouvons nous appuyer : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ».

Thomas fait donc plus qu’une simple constatation. Il fait un acte de foi. Il ne se contente pas de s’émerveiller de ce que le Seigneur est revenu. Celui qui vient à lui, qui se donne à toucher, c’est Dieu lui-même, mais totalement différent de ce que, jusque là, il imaginait être Dieu. C’est Dieu transpercé par nos clous et nos lances. C’est Dieu dont l’amour est plus fort que toutes nos violences. Thomas tombe à genoux : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Nous croyons sans voir Jésus, comme les premiers disciples, mais nous ne croyons pas sans rien voir. Nous voyons, par les évangiles, les signes que constituent l’action et la parole de Jésus et notre foi peut s’appuyer sur des fondements sérieux. C’est ce que dit la conclusion de l’évangile : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples... Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez…» La foi, c’est ce qui vient après le doute… c’est ce qui reste malgré le doute…

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord