Réflexion de la semaine du 24 janvier

« Tous avaient les yeux fixés sur lui »

L’homélie la plus courte jamais entendue. Elle se résume en une phrase : «Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » Tout a été dit… et en même temps, tout reste à dire et à accomplir…

Saint Luc le sait et c’est la raison pour laquelle il entreprend de composer un récit des événements qui touchent la vie de Jésus. Il a fait sa petite enquête et d’autres ont écrit avant lui. Son Évangile s’adresse en particulier à Théophile, dont on ne sait rien, sinon que son nom se traduit par : « ami de Dieu ». Autant dire, qu’il s’adresse à tous les croyants. L’objectif de Luc est clair : grâce à son évangile, Théophile pourra « se rendre compte de la solidité des enseignements qu’il a reçus. » Luc n’est pas un historien ou un journaliste neutre. Il est un chrétien qui s’adresse à un autre chrétien.

 

«Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

Ainsi, lorsque Jésus lit ce passage du livre du prophète Isaïe, l’évangéliste note au passage que « tous avaient les yeux fixés sur lui. » Comme pour nous dire que, dorénavant, ce n’est pas le livre qui est important, mais le messager. C’est lui, Jésus, et lui seul, que nous allons écouter, que nous allons regarder vivre et que nous allons suivre.

Il va sans dire que la Parole de Dieu bâtit la communauté et elle restera toujours le support de notre foi. L’exemple de l’assemblée réunie par Esdras pour entendre la Loi continue d’inspirer nos communautés chrétiennes. La Bonne Nouvelle doit être annoncée à tous, jeunes et vieux, hommes, femmes et enfants. Pour nous chrétiens, la Parole de Dieu est essentielle pour connaître Dieu et celui que Dieu a envoyé : le Christ qui est la Parole faite chair.

La Bonne Nouvelle, c’est que le Christ vient accomplir la parole de Dieu : « annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération…». Et, cette libération commence dès qu’elle est proclamée par Jésus. Pour lui, parole et action sont indissociables !

Il faut entendre cette libération comme une mission qui engage tous ceux qui adhèrent à la personne du Christ. Cela veut dire qu’il nous est impossible de nous défiler devant la souffrance humaine, que la pauvreté devrait toujours être un scandale pour tout chrétien, que le malheur d’un de nos membres affecte nécessairement l’ensemble du Corps qu’est l’Église, que notre lutte pour la liberté est de toujours et de tous les jours.

Bref ! Jésus apporte la vraie libération, parce que ses paroles et ses actions nous remettent dans la vérité. Il est celui qui nous rend capables d’aimer en esprit et en vérité.

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord