Réflexion de la semaine

Une parole de Dieu dans le désert…

« Tout ravin sera comblé, toute montagne abaissée… » Le projet est ambitieux, titanesque : une autoroute qui traverserait les montagnes et surplomberait les ravins… l’image vous fait sourire ? Comprenons bien la Parole : ce chemin qu’il nous faut rendre droit, c’est notre vie ; ce ravin qui sera comblé ou cette montagne qui sera abaissée, ce sont tous nos péchés qui nous empêchent de voir Dieu…

« Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours », proclame le prophète. L’Avent est le moment qui nous est donné pour faire le point sur notre vie. C’est un temps de réflexion et d’approfondissement de la Parole de Dieu, un temps de conversion. Mais, ça ne veut pas dire qu’il nous faut être triste. Au contraire, notre attente est nourrie par  l’espérance que Dieu ne nous abandonnera jamais.

Jadis, Dieu ramenait les captifs de leur exil. C’est ce qui est décrit dans la première lecture. Puis, par la bouche de Jean Baptiste, Dieu annonce l’événement qui va changer radialement le monde. Aujourd’hui, le Seigneur est là, il œuvre auprès de son peuple. Son Esprit nous habite, nous inspire, nous fortifie et nous sanctifie.

L’Histoire n’appartient pas aux princes qui ont gouverné le monde : Tibère, Ponce Pilate, Philippe, Lysanias, Anne, Caïphe… Non ! Ce ne sont pas eux qui ont marqué l’histoire, c’est Jean Baptiste, le marginal, l’homme du désert qui n’a de cesse d’appeler à la conversion. Quel contraste ! Il y a les « puissants » qui ne laisseront aucune trace dans l'avenir de l'humanité. Et il y a ce « petit » qui se laisse saisir par un dynamisme caché qui va soulever le monde.

Jean n’a pas été le seul messager. D’autres par la suite ont porté l’Évangile aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, Dieu nous demande de participer à ce monde nouveau qu’il est en train de créer. Lorsque Jésus dit : « préparez le chemin », c’est à nous qu’il s’adresse. Cela veut dire en clair : « Changez vos cœurs ». Comment ? D'abord en osant espérer, en refusant le découragement.

Il est évident qu’on ne peut changer le monde entier. Par contre, nous pouvons tous changer nos cœurs. Il y des montagnes d'égoïsme, des collines de paresse, des ravins d'injustice, des passages tortueux de mensonges en chacun et chacune de nous. La transformation de notre cœur est à notre portée… avec l’aide de Dieu.

« Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, comme dit Saint-Paul, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. »

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord