Réflexion de la semaine du 22 novembre

Alors, tu es roi ?

Le plus célèbre procès de tous les temps ! L'interrogateur, c'est Pilate, chef de l'armée d'occupation romaine. Il est préfet, pour le compte de Tibère, d'un des plus grands empires qui ait dominé le monde.

D'un côté donc, le magistrat puissant chargé de mater les insurrections, et de l'autre le simple et obscur charpentier d'une petite bourgade de Galilée. En contemplant les deux hommes face à face, il semble clair que Jésus n'est pas le roi.

Pas un roi à la manière du monde, en tous cas. Un souverain bien paradoxal, sûrement. Pilate en est tout déconcerté : ce paysan sans armes ni gardes du corps suscite sa curiosité. « Es-tu le roi des Juifs ? » La réponse de Jésus lève toute ambiguïté : « Ma royauté ne vient pas d'ici ». Jésus a d'ailleurs refusé que les foules le fassent roi après la multiplication des pains en fuyant, seul, dans la montagne (Jean 6). Alors en quoi se manifeste sa royauté ?

Jésus exerce son pouvoir royal lorsqu'il guérit les malades, les aveugles, les boiteux, les paralytiques et les lépreux. De même, lorsqu’il délivre les démoniaques, il donne le signe de la présence efficace de Dieu auprès de son peuple. Quand il fréquente les publicains et la femme adultère, il manifeste le Dieu miséricordieux qui ne veut pas la mort du pécheur. Quand il pleure sur Lazare et sur Jérusalem, il exprime la tendresse du Père pour nos détresses humaines.

Cette royauté consiste pour Jésus à être le témoin de la Vérité. Il veut rassembler dans une même écoute de la même voix tous ceux qui appartiennent à la vérité. Il règne par la foi que nous Lui donnons, par la confiance que nous faisons à sa Parole, par la correspondance de notre vie quotidienne avec sa manière d'être. Jésus n'est pas venu pour « se faire servir », mais pour être l'humble témoin d'un Autre et le modeste serviteur des hommes.

Reconnaître Jésus comme roi, ce n'est pas lui rendre des honneurs terrestres semblables aux vanités mondaines. C'est « écouter sa voix », c'est vivre à la manière de Dieu, dans l'humble partage de ce que nous avons et de ce que nous sommes.

Jésus est le roi de l'Amour miséricordieux plus fort que la malveillance et la haine. Il est le roi en ce qu’il nous rend libres. Libres pour aimer. Libres pour servir. Laisser Dieu régner en nous, ce n’est pas réservé à quelques élites. Il n’en tient qu’à nous de lui laisser cette place !

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord