Réflexion du 18 octobre 2009

 

J’ai toujours été frappé par l’héroïsme de nos chefs d’État. Je ne fais pas d’ironie, c’est vrai, j’ai plein d’admiration pour ces hommes et ses femmes qui se proposent de servir notre ville, notre province, notre pays. Bien sûr, je ne suis pas toujours d’accord avec eux, mais là n’est pas la question. En fait, ce que j’admire chez eux, c’est qu’ils se lancent dans l’arène politique avec une vision, une volonté de changer quelque chose et j’ai même la naïveté de croire que la plupart de ces personnes le font d’une manière honnête.

Aussi noble soit-elle, la politique demeure qu’en même à l’antipode de l’évangile car elle s’applique à conquérir et à conserver le pouvoir. « Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi, nous dit Jésus. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. »

La première lecture nous a fait entendre un court extrait du livre d’Isaïe qui a toujours été vu comme une prophétie de la Passion. Cette lecture nous permet justement de mieux comprendre les autres textes de la liturgie d’aujourd’hui…

La demande de Jacques et de Jean amène donc à nouveau Jésus à redire à ses disciples qu’il ne marche pas vers un succès, mais vers la mort. Boire la coupe… être baptisé… expriment de façon imagée les souffrances et la mort de Jésus.

La folie des grandeurs restera toujours un obstacle à la mission. Le remède, Jésus nous l’apporte : pour penser grand… il faut être petit !

 

Le plus fort, dans cette histoire, c'est que finalement Dieu comblera la demande de Jacques et de Jean. Mais pour cela, il faudra que ce désir de siéger près de Dieu se transforme et se purifie. Jacques et Jean ont une vision pyramidale des choses : eux au-dessus, et les autres en dessous ! C'est la vision classique, spontanée, qui inspire tous les travaux, tous les efforts humains. « Monter dans l'échelle sociale », « gravir les échelons ». Regardez le monde dans lequel nous vivons : aussi bien sur le plan économique que sur le plan social, c'est l'aspiration des groupes comme des individus : le pouvoir.

Jésus tranche par rapport au monde. Il est sans équivoque : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

À quelques jours de la passion, les disciples pensent tous : honneurs, pouvoir, révolution et places d’honneur. La folie des grandeurs restera toujours un obstacle à la mission. Le remède, Jésus nous l’apporte : pour penser grand… il faut être petit !

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord