LE PAIN VIVANT…

Dimanche dernier, Jésus répondait à la question « Ce Jésus, d'où vient-il ? » Aujourd'hui, dans cette deuxième partie du discours, Jésus donne le sens de sa mission terrestre : Il vient de Dieu, et il retourne à Dieu, et il invite ses auditeurs, il nous invite, à nous unir étroitement à son propre destin en mangeant « son corps livré, son sang versé ».

Commençons par un rappel. Ce chapitre 6 de l'évangile de Jean, qui est proposé à notre méditation aujourd’hui, contient ce qu'on appelle le « discours sur le pain de vie ». Il commence justement par cette révélation étonnante : « Je suis le pain de vie » et se termine par « Qui mange de ce pain aura la vie éternelle ». Au milieu de chacune de ces deux parties, les « murmures » des auditeurs qui ne comprennent pas ce que Jésus veut dire.

Il aurait pu s'expliquer ! Au contraire : ses paroles sonnent comme une provocation. Inlassablement et sous diverses formes, il répète l'inacceptable : il faut manger sa chair, boire son sang, qui sont la seule véritable nourriture, la seule vraie boisson. Il aurait pu nous expliquer qu'on ne mange pas réellement sa chair, que ses paroles avaient valeur de symbole. Rien de tout cela. Au contraire, Jésus insiste lourdement, sans ménagements, sans s'expliquer. Pourquoi ? Sans doute parce qu'aucune de ses explications ne suffit à rendre compte du don qu'il nous fait de sa vie.

« …si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. »

En mangeant le corps et en buvant le sang, nous reconnaissons le don de Dieu : c'est lui qui nous donne la vie, sa vie. Nous reconnaissons qu'il est notre seule origine. Quand nous participons à l'Eucharistie, nous « communions », c’est-à-dire, nous partageons la même charge, la même mission que Jésus. Autrement dit, nous devenons partenaire avec le Christ. Il ne s'agit pas seulement de nous nourrir, de devenir les consommateurs passifs du don de Dieu. Il s'agit avant tout de partager la mission du Christ-Sauveur. Il s'agit de donner chaque jour de notre vie par amour.

Chaque Eucharistie devrait nous rendre un peu plus saints, un peu plus capables de ressembler à Dieu. C’est en ce sens que Paul nous exhorte à vivre en conformité avec notre vocation : Prenez bien garde à votre conduite, semble-t-il dire : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas irréfléchis, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Laissez-vous plutôt remplir par l’Esprit Saint. Voilà une bonne manière de communier au Christ.

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord