RÉFLEXION DU 9 AOÛT 2009

En route !

Élie est découragé, désespéré même ! Il n’a même plus le courage de se révolter. Cela ne lui ressemble pas. « Reprends ma vie », dit-il à Dieu. Ce Dieu pour lequel il s'est toujours battu, voilà qu'il le considère maintenant comme celui qui « reprend la vie », celui qui donne la mort…

Dieu va se manifester au contraire comme celui qui réveille, qui remet debout et qui nourrit pour la longue marche, la longue marche de la vie, la marche vers Dieu. Élie ira jusqu'à la mystérieuse rencontre de l'Horeb : là, on ne peut pas aller plus loin, parce que l’on atteint le sommet de la rencontre avec Dieu.

Et nous ? Quelle est notre route, vers où allons-nous ? Quelle est notre destinée, qu’est-ce qui nous motive dans la vie ? Quand on part en voyage, on suit un itinéraire, on poursuit un but, un objectif. Dans la vie, c’est la même chose. Si nous voulons vivre, et non pas seulement survivre, il nous faut un idéal élevé. Dieu nous propose ce qu’il y a de meilleur. Mais il ne faut pas lâcher en cours de route, pas encore, pas maintenant…

« Moi je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

Sur notre route, Jésus se propose comme «  le pain descendu du ciel. » Fait-il allusion à la manne qui a nourrit le peuple dans sa traversée au désert ? Pas tout à fait, puisque Jésus prétend offrir la vie éternelle. C’est à ce moment qu’il lance cette affirmation déconcertante : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

C’en est trop ! Pourquoi ne se contente-t-il pas d’être comme tout le monde ? Qu’il fasse quelques miracles ici et là, à la limite, c’est acceptable, mais là il dérape complètement ! Juste au moment où l’on croit connaître Jésus, il nous échappe complètement.

Mais comment ses contemporains, ses amis, pourraient-ils admettre que cet homme, présent devant eux « en chair et en os », est « de Dieu » ? Eh bien oui, nous dit Jésus, je suis « de Dieu », mais pour le croire, il faut que le Père vous inspire, qu'il souffle sur vous. La foi ne s'acquiert pas au bout d'un raisonnement. « Personne ne peut venir à moi, dit Jésus, si mon Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi. » Voilà ce que Jésus nous explique aujourd'hui dans ce passage d'Évangile.

Jésus se présente donc à nous comme notre nourriture afin que nous ayons en nous sa vie. « Oui, affirmera Saint-Paul, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. »

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord