Parlons d’amour s’il vous plaît !

« Vous êtes le Temple du Saint-Esprit ! ». (1 Co 6, 19) L’affirmation de Paul est sans équivoque et sa conclusion est splendide : « Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps ». Nous sommes bien loin des slogans publicitaires qui prétendent, à tort, que l’amour n’est qu’un mouvement du corps.

L’Église enseigne ce qu’elle comprend de l’enseignement de Jésus Christ et ce que dit Jésus sur le sujet est clair : « Vous avez appris qu’il a été dit : tu ne commettras point d’adultère. Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. (Matthieu 5, 27-29) Pendant des siècles, cette exigence avait paru draconienne, sinon impossible à satisfaire. Toutefois, ce texte ne constitue pas moins une clé pour comprendre l’amour humain selon le cœur de Dieu.

Jean-Paul II n’a cessé d’affirmer la dignité humaine et la valeur hautement significative de la sexualité. L’Église refuse donc qu’on banalise la sexualité, qu’on la limite à un simple exercice physique, qu’on la dénature au profit d’un plaisir éphémère et sans engagement. L’Église, en somme, cherche à humaniser la sexualité et félicite les efforts de quiconque contribuera à élever la sexualité à la grandeur de ce don.

Je suis conscient que ce discours n’est pas à la mode, je sais qu’il dérange et qu’il paraît un peu utopique même, mais c’est celui de Jésus. L’Église ne se sent pas autorisée, je ne me sens pas autorisé, à diminuer ou déformer ce que Jésus a révélé sur l’amour humain. Par ailleurs, je suis incapable de juger des situations particulières. Que chacun se réfère à sa propre conscience. Mais de grâce, ne négligez pas de la former à la lumière de la Parole et de l’enseignement de l’Église qui est maîtresse de vérité.

Nous disions donc que l’éthique sexuelle chrétienne protège la sexualité du piège de la luxure. Loin de la proscrire, l’éthique chrétienne libère l’amour pour une « spontanéité pleine et mature », comme dit Jean-Paul II. Le corps humain, homme et femme, n’est pas qu’un objet de plaisir. Il est, rappelons-nous, le temple du Saint-Esprit et par le fait même le moyen par lequel l’homme et la femme communiquent leur amour. Autrement dit, la sexualité sans l’amour limite grandement et défigure la véritable nature de l’être humain.

Ainsi, depuis le commencement, l’amour humain est un reflet de la vie de Dieu. Le corps rend visible l’invisible, le spirituel et le divin. Dans les récits de la Genèse, nous rencontrons le côté extraordinaire de l’ordinaire. C’est le point de départ de la polémique qui oppose Jésus et les pharisiens à propos du divorce. Ce sera notre point de départ de notre prochaine catéchèse sur l’amour humain selon le cœur de Dieu (à suivre la semaine prochaine…).

 

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord