Parlons d’amour s’il vous plaît !

On accuse le Pape… mais savons-nous au moins ce qu’il a dit ? Aujourd’hui, je ne veux pas vous parler que de condom, mais je veux vous parler d’amour. Si Benoît XVI a osé soulever la question lors de son voyage en Afrique, c’est sans doute parce que la vision de la prévention limitée au seul préservatif n’est pas suffisante. Depuis 25 ans déjà, les campagnes de la prévention limitée au seul préservatif n’ont pas réussi à réduire ce fléau. Loin s’en faut ! Benoît XVI propose une autre approche qui fait appel à la conscience humaine et à la responsabilité de chacun en matière sexuelle. Tout ce qu’il a tenté de dire en somme, c’est qu’il faut humaniser nos relations au lieu de capoter dans le sexe.

Voilà ce qu’a dit Benoît XVI :    « Je dirais que l'on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S'il n'y a pas l'âme, si les Africains ne s'aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l'un envers l'autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre effort est double : d'une part, renouveler l'homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre ; d'autre part, notre capacité à souffrir avec ceux qui souffrent, à rester présent dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la réponse juste. L'Église agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Nous remercions tous ceux qui le font ».

C’est le rôle du Pape d’affirmer la dignité humaine. C’est peut-être le rôle des médias de le critiquer, je n’en sais rien ! Mais soyons au moins assez honnêtes et jugeons les faits. La transmission du virus du sida est parfaitement évitable. Il ne s’attrape pas comme celui de la grippe. Il est lié aux comportements et aux pratiques sexuelles. En ciblant uniquement le préservatif, en laissant entendre : « fais ce que tu veux, quand tu veux, avec qui tu veux… », on risque de confirmer des comportements qui posent déjà problème et on évite de les penser. Le préservatif n’est pas un principe de vie. Prétendre à tort que personne ne peut vivre la chasteté, c’est accepter de se rendre esclave de nos sens et diminuer la dignité humaine et sa capacité d’être libre. On parle de la mécanique du sexe, des moyens de contraception, les jeunes y sont initiés très tôt, mais quand est-ce qu’on va parler d’amour ?

Cette réflexion, cette tollé médiatique autour de la déclaration du pape, qui n’a tout simplement pas été comprise, m’a confirmé dans ma volonté de vous proposer quelques réflexions sur l’amour humain selon le cœur de Dieu.

À suivre...

Richard Depairon, curé-pasteur


     Unité pastorale Montréal-Nord