Homélie : 6e dimanche du temps de l'Église, année C

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

Depuis quelques jours, je vois des petits cœurs rouges partout. Les amoureux se font la cour et les marchands de fleurs en profitent. Mais que restera-t-il la semaine prochaine ? Comme la rose, l’amour ne dure qu’un temps, dit le poète. Aussi, toute l’année, les médias nous inondent de slogans publicitaires faisant miroiter un bonheur facile et immédiat : un produit de beauté, de l’argent vite fait sans risque, disent-ils, des régimes minceur miracle, des recettes pour séduire… et ça marche ! Je veux dire, beaucoup de gens sont prêt à payer le gros prix pour être beaux, être riches, être reconnus.

Et aujourd’hui, la liturgie nous parle aussi de bonheur, mais le message de Jésus nous propose un chemin totalement différent de ce que nous propose la société. J’oserais même dire, que ce message évangélique va à l’encontre de toute logique. « Heureux vous les pauvres… vous qui pleurez… heureux êtes-vous quand des hommes vous haïssent… » C’est à ni rien comprendre. Et si ce n’était que ça. Jésus ajoute d’un même souffle : « malheureux vous les riches, vous qui riez, et malheureux vous de qui ont dit du bien… » Comme si l’argent, et l’estime de soi étaient par nature détestable…

En terme différent, Jérémie nous parle lui aussi du bonheur et il nous donne la clé pour comprendre l’Évangile : est malheureux celui qui met sa confiance dans un mortel, car le bonheur appartient à celui qui met sa confiance dans le Seigneur. Autrement dit, si notre bonheur ne tient qu’à des choses extérieures, il ne tiendra pas longtemps, mais s’il s’établit sur des valeurs éternelles, le bonheur sera assuré pour toujours.

Que dit la première béatitude ? « Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous !» Dès maintenant ! Il ne s’agit donc pas d’un prix de consolation, mais d’une réalité immédiate. Mais attention, ce n’est pas la situation de pauvreté qui est ainsi mise en valeur, mais la disposition à recevoir des autres et de l’Autre. Ceux et celles qui ont tout, l’argent, le pouvoir, les honneurs, la culture… ont du mal à recevoir, à accueillir ce qui vient de l’autre, particulièrement quand ça vient de Dieu.

Il en va de même de la dernière béatitude : « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, soyez heureux et sautez de joie. » N’oublions pas l’objet de cette haine : C’est à cause du Fils de Dieu que l’on hait le juste. L’imitation de Jésus Christ va jusque là. C’était la joie parfaite de Saint-François d’Assise.

En conclusion : le bonheur est éphémère s’il ne s’appuie que sur le matériel ou l’esthétique. Au contraire, si notre quête de la vérité, si notre désir de réussir notre vie s’appuie sur Dieu, alors là, nous aurons toutes les chances d’être heureux tout le reste de notre vie.


     Unité pastorale Montréal-Nord