Homélie : 5e dimanche de Pâques, année C

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

La femme est au centre et les hommes la regardent. Il y a d’abord le regard des scribes et des pharisiens, un regard froid, dicté par la loi, par des règles de conduites, par des prescriptions juridiques. Et cette loi est impitoyable ! D’après ce qui est écrit : « l’homme et la femme coupables d’adultère devaient être mis à mort par lapidation. » Il n’y a ici que la femme cependant…  Bref ! Avec eux, la femme n’a aucune chance de s’en sortir. Coupable, elle doit être lapidée. Nous touchons ici du doigt combien une mentalité, une religion et même une foi, y compris dans l’Église catholique, qui se fonde uniquement sur la loi, sur le droit, devient un carcan qui étouffe et qui tue. La loi est sans appel. Elle est radicale et intransigeante. Elle est sans cœur.

Heureusement qu’il y a Jésus. Le regard qu’il porte sur cette femme est totalement différent. Il ne la juge pas d’après ce qu’elle a fait. Jésus ne voit pas d’abord la faute qu’elle a commise, il voit la femme qui souffre. Il ne la condamne pas, il ne la juge pas. La femme est beaucoup plus que le geste qu’elle a posé et Jésus le sait bien. Il n’est pas en train de justifier l’adultère, mais il voit, il sait, ce qu’elle peut devenir… Pour la foule, elle n’est qu’un objet de convoitise et de mépris; pour Jésus, elle est une femme qui comprend sa faute et qui a peur de mourir.

Il y a toujours trop d’hommes qui considèrent la femme uniquement comme un objet de plaisir. Ça m’écœure !

Voyez la délicatesse de Jésus. Il n’ose même pas la regarder pour éviter sans doute de l’humilier davantage. Il garde le silence, il écrit par terre…  Et il comprend le piège : s’il prend la défense de la femme, il se met hors-la-loi selon ce qu’a enseigné Moïse. Et s’il les laisse la lapider, tout son enseignement s’écroule comme un château de cartes. Il ne se permet qu’une question : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Voilà son enseignement. Personne ne trouve à critiquer, personne n’ose lui jeter la pierre. Ils s’en vont.

Mais la leçon ne se termine pas là. Il s’adresse maintenant à la femme pour la première fois : « Alors, personne ne t’a condamnée ?... Moi non plus je ne te condamne pas… » Et parce qu’elle est pardonnée, je vous le dis, cette femme est sauvée. Sa vie est transformée parce que Jésus l’a aimée malgré tout, malgré le mal qu’elle a commis, malgré la faute qu’elle a faite, Dieu l’aime quand même !


     Unité pastorale Montréal-Nord