Y
a-t-il des amateurs de pêche parmi vous ? J’ai du mal à imaginer Pierre,
qui connaît bien le métier de pêcheur et le lac, j’ai du mal donc à
l’imaginer se faire dire comment s’y prendre pour attraper du poisson.
Quand j’étais jeune, j’aimais bien me rendre à la rivière pour pêcher.
Mais je dois avouer que je n’ai jamais été un grand pêcheur. Ce que
j’aimais surtout, c’était le silence et la nature. C’est là que je
priais le mieux. Dans ces moments de réflexion, je me suis souvent
demandé pourquoi les autres ne croyaient pas en Dieu. Les autres,
c’était à peu près tous mes amis, mes voisins, mes professeurs. Presque
tout le monde quoi ! Pas facile de vivre sa foi aujourd’hui.
J’ai longtemps eu peur d’en parler.
Je gardais ça pour moi. C’était mon secret. Je me souviens, quand je
partais pour un camp de la Relève, ma grand-mère disait à mes amis que
j’étais parti prier. La gaffe ! Du coup, le lendemain tous mes amis
savaient que je priais. Je me souviens que je disais toujours : « je
crois en Dieu, mais je suis pareil comme vous », comme pour les
convaincre, ou me convaincre, que Dieu ne changeait rien dans ma vie.
Par moment, ça me brûlait les lèvres.
Je voulais crier Dieu au monde, je voulais faire mon « coming
out ».
Dire à tout le monde que j’aimais Dieu, qu’il était ma raison de vivre.
Mais j’avais peur. Peur qu’on rie de moi, peur d’être différent, peur de
ne plus avoir d’amis. Puis un jour, je ne sais pas trop comment ni
pourquoi, je n’ai plus eu peur. J’étais au CEGEP et j’étais fatigué
de lutter contre moi-même et j’ai compris que parce que j’aimais Dieu,
je devais être différent, je devais faire la différence. C’était devenu
une nécessité pour moi de rendre compte de mon espérance, c’était plus
fort que moi.
Le
récit de la vocation d’Isaïe décrit à merveille l’appel que j’ai
ressenti à devenir prêtre.
Il manque de prêtre, c’est un fait. J’ai été déçu par beaucoup d’entre
eux aussi qui, à mes yeux du moins, n’avait rien de très édifiant. Et
j’ai entendu le Seigneur me dire : « Qui enverrai-je ? Qui sera mon
messager ? » Et j’ai répondu : « Moi, je serai ton messager :
envoie-moi. » Ça peut paraitre prétentieux, mais je n’y peux rien !
C’est plus fort que moi. J’ai senti un besoin et j’ai répondu « oui » !
Et
je sais trop qui je suis pour me prétendre meilleur que les autres, mais
comme dit l’Apôtre Paul : « ce que je suis, je le suis par la grâce de
Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile ». S’il y a une
chose dont je suis sûr, c’est que Dieu rend capables ceux et celles
qu’il appelle.
Et
puisque l’évangile d’aujourd’hui nous pousse à l’audace, autant nous
lancer jusqu’au bout !
Avez-vous remarqué que quand on fait les choses avec Dieu, c’est
toujours plus efficace. Toujours ! Pierre a travailler toute la nuit
sans rien prendre et accepte de jeter encore les filets à l’eau parce
que Jésus le demande. Résultat : sa pêche est miraculeuse ! J’ai beau
faire beaucoup de chose, j’ai beau travailler fort pour les jeunes et
les aînés, je sais, je suis persuadé que c’est lorsque je prie que je
suis le plus efficace. Pour moi, il n’y a aucun doute possible. Et c’est
la prière qui me pousse à « jeter les filets au large », c’est-à-dire, à
oser faire des choses pour les jeunes, innover, créer, inventer. C’est
dans la prière que je nourris le désir de bâtir des cours de Bible, que
je sens la nécessité de célébrer nos 50 ans de fidélité de nos
paroisses.
Si
on priait plus, je suis sûr qu’on ferait encore mieux.
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Unité pastorale Montréal-Nord |
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