Homélie : 2e dimanche du Carême, année C

par Richard Depairon, curé pasteur

Inspiré de plusieurs sources

 

Beaucoup de catholiques s’attristent et s’inquiètent quand ils songent à la situation présente et à l’avenir de notre Église. À bien des égards, les faits leur donnent raison. Peu de gens sont présents aux messes du dimanche. Rares sont les jeunes, les ados, de même que les jeunes adultes qui souhaitent poursuivre leur cheminement de foi après la confirmation. L’âge moyen des prêtres est de 69 ans et des poussières et la relève se fait rare. Des églises ferment et se vendent. En gros, nous vivons une période difficile…

Vous vous demandez sans doute quel est le lien avec l’évangile d’aujourd’hui. Nous venons d’entendre la page de l’Évangile de Luc qui raconte comment Jésus a été transfiguré sur une montagne. Or, l’événement à lieu alors que Jésus vient d’annoncer à ses disciples qu’il devra bientôt souffrir, être rejeté et tué, mais que, trois jours plus tard, il reviendra à la vie. Il vient aussi d’affirmer que ceux et celles qui veulent marcher à sa suite devront prendre leur croix chaque jour.

Les disciples n’ont rien compris. Le Messie, le sauveur, le libérateur qu’ils attendaient, devait être un vainqueur et non pas un perdant, un dirigeant puissant et non pas un dominé. Impossible pour eux de penser que Jésus doive beaucoup souffrir et traverser la mort. Et pourtant, il le fallait ! Et pourtant, cela est bel et bien arrivé ! Avant de vivre sa résurrection, Jésus a dû vivre sa passion.

N’est-ce pas ce qui nous arrive quand nous pensons que notre Église vit un temps de décadence qui la conduira vers sa perte ? Prenons-nous conscience que ce que nous vivons à quelque chose à voir avec la Pâques de Jésus ? Humilité oblige ! Accepter de se dépouiller, de perdre nos sécurités, cette image d’une Église triomphante. Mais ces jours difficiles peuvent aussi être un renouveau de notre Église.

Parmi ces jeunes pousses, je vois apparaître le projet d’éducation à la foi à tous les âges de la vie : le parcours catéchétique, le service d’accompagnement des malades ou des personnes âgées à domicile, le parcours pour les ados et les adultes qui demandent la confirmation, pour ne nommer que ceux-là…

Depuis le concile Vatican II, un souffle nouveau invite l’Église à ouvrir ses fenêtres, à se rendre présent au monde autrement. L’image de la chenille devrait nous éclairer… L’Église est en pleine mutation, elle se transforme.

Devant la transfiguration de Jésus, les disciples, Pierre en tête, voudraient immortaliser ce moment, mais la mission de l’Église exige des changements. Parfois, j’aperçois, un court instant seulement, ce que sera l’Église de demain et je m’émerveille. En ce temps de Carême, osons croire que ce qui vient est encore meilleur et faisons confiance à Dieu.

 


     Unité pastorale Montréal-Nord