Homélie : 25e semaine du temps de l'Église, B

par Richard Depairon inspiré de plusieurs sources

 

Dimanche dernier, Pierre s’est fait remettre à sa place parce qu’il refusait d’imaginer Jésus mourir et voilà qu’aujourd’hui les disciples discutent pour savoir qui est le plus grand ! Cette fois-ci Jésus répond par un geste : il prend un enfant, le place au milieu d’eux et l’embrasse. Les disciples ont dû être sérieusement bousculés.

Souvenons-nous qu’à cette époque, les enfants, bien loin d’être des rois, n’avaient pas plus de droits que les esclaves. Jusqu’à leur majorité, vers douze, treize ans, ils étaient même interdits de l’assemblée de la synagogue, car ils n’avaient pas été initié à la Loi. En mettant un enfant au milieu des disciples, Jésus proclame de la manière la plus claire possible qu’il ne rejette pas les plus faibles, les plus marginalisés par la société et la religion.

Mais Jésus va beaucoup plus loin. Il s’identifie à cet enfant, symbole de tous les exclus, tout comme il s’identifiera aux affamés, aux étrangers, à tous les démunis. Il s’identifie à eux jusque dans la mort : crucifié entre deux bandits. Puis Jésus explique : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Je me souviendrai toujours de cette dame qui réclamait mes services pour la location du sous-sol à l’église Notre-Dame-des-Neiges. Elle ne me laissait pas respirer : ouvre la porte des toilettes, sort les tables, pourquoi la cuisine n’est pas déjà ouverte ? Bref ! Elle était vraiment exigeante et j’avoue qu’elle éprouvait ma patience. Mais je m’étais résigné à servir avec le sourire sans rien dire. Sa compagne, qui trouvait déplacé ses remarques, l’informe que je suis le vicaire de la paroisse. Du coup, elle devient douce, mielleuse et pleine de remords. Je n’ai dit qu’une chose : « En quoi ça aurait été différent si j’avais été le concierge ? »

Les titres ne sont rien, semble dire Jésus. Le pape, les évêques, les prêtres et les diacres ne sont pas là pour se faire servir mais pour servir, c’est leur raison d’être et le diaconat tout particulièrement nous rappelle l’importance du service dans l’Église.

Transposons sur une plus grande échelle l’enseignement de Jésus. L’Église se fait malmenée depuis quelques années. Les gens reprochent tout plein de chose à l’Église : elle est trop riche, elle a trop de pouvoir, elle a abusée les consciences des gens, et je ne parle pas des scandales de pédophilie. Devant nos accusateurs, comment allons-nous répondre ? Qu’est-ce qu’aurait fait Jésus ?

Le plus grand est parfois celui qui sait écouter en silence…


     Unité pastorale Montréal-Nord