Homélie : 22e semaine du temps de l'Église, B

par Richard Depairon inspiré de plusieurs sources

 

Les pharisiens se demandent pourquoi les disciples de Jésus ne suivent pas la tradition des anciens. Et quelle est donc cette tradition qui semble si importante à leurs yeux ? En gros, ils accusent les disciples de ne pas se laver les mains avant le repas. Comprenons bien, il n’est pas question ici d’hygiène, il s’agit plutôt d’un rite religieux.

À l’origine, cette pratique a quelque chose de très respectueux à l’égard de Dieu. Tout le sens de la Loi réside dans ce respect affectueux vis-à-vis du Seigneur Dieu. La lecture du livre du Deutéronome nous le rappelle. Se laver les mains avant le repas a une signification sacrée : on mange devant Dieu et on le remercie pour le pain qu’il nous donne. C’est très beau ! On trouve l’équivalent chez nous, les chrétiens, lorsque nous prions le bénédicité avant le repas.

Le problème, comme c’est souvent le cas, c’est que cette pratique est devenue une manière de séparer les justes, des injustes. Les Juifs sont préservés de contact mauvais avec les païens, les justes sont écartés des pécheurs, les bien portants sont éloignés des malades, des impurs, des infidèles.

Jésus dit que Dieu est ouvert à tout le monde. Il ne refuse personne, n’exclut personne, ne condamne personne. Il accueille le contrôleur d’impôts méprisé, le centurion étranger de l’armée romaine, le lépreux ou la femme de mauvaise vie. À quoi sert de se laver les mains, de prier, de célébrer un rite, de remercier Dieu, si notre cœur a du mépris ? « Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter », affirme l’apôtre Jacques.

Et Jésus ajoute quelque chose d’important : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » Il n’y a pas si longtemps, on voyait des péchés partout. Le sexe était jugé scandaleux; manger, que dis-je, avaler une gorgée d’eau par accident, avant de célébrer la messe devenait objet de confession. Inutile de vous dire que je suis content qu’on s’en soit sorti. Tant de règles, tant de péchés partout, dans tous les domaines, qu’on a fini par écœurer les gens et le résultat est terrible : beaucoup croient maintenant que c’est ça la religion : une série d’interdits et de règlements.

Pourtant, le commandement, le premier, celui qui résume tous les autres, Jésus nous l’a dit un jour, il est tout simple : aime Dieu et aime ton prochain. Si on comprend ça, on a compris l’essentiel. J’espère seulement que nos rites, nos messes, nos prières nous aideront toujours à vivre ce commandement au quotidien.


     Unité pastorale Montréal-Nord